En modifiant génétiquement des moustiques par « forçage génétique » encore appelé la technique du gene drive (cf. Le « gene-drive » : un pas de plus dans l’irresponsabilité), des chercheurs observent une éradication possible des moustiques vecteurs de maladies. Une étude vient d’être publiée dans la revue Nature Biotech.
Cette technique, rendue possible par l’utilisation de CRISPR-Cas9, permet d’accélérer la diffusion d’une mutation génétique. Ainsi en une dizaine de générations, la plupart des moustiques pourraient être porteurs de la séquence de forçage génétique.
Cependant ces mutations se retrouvent chez toutes les espèces d’anophèles. Ce n’est plus une seule espèce qui est touchée, la mutation s’est propagée. Ricarda Steinbrecher, professeur de l’Université d’Oxford s’inquiète : « Une fois que le complexe de gènes (ou transgène de gènes) traverse l’une des autres espèces, il pourrait potentiellement traverser d’autres populations et espèces, réduire fortement voire éliminer ces populations, avec des conséquences écologiques et de biodiversité potentiellement graves ».
Certains scientifiques craignent également des conséquences plus politiques avec la transmission de toxines létales aux hommes et s’inquiètent : « La boîte de Pandore est désormais ouverte ».
UP’Magazine, Charles-Elie Guzman (24/09/2019)