« Nous devons tout prendre en compte, mais nous devons aussi, en tant que politiques, faire preuve de discernement », affirme dans une tribune pour le journal La Vie, le député socialiste de Meurthe-et-Moselle Dominique Potier, agriculteur de profession, alors qu’une proposition de loi contre la maltraitance animale est débattue actuellement à l’Assemblée nationale. « Si de tels sujets prennent une telle importance au cœur d’un agenda politique par ailleurs dramatique, c’est que c’est un signe des temps ! C’est le signe d’une société à mon sens déconnectée de la nature réelle — sauvage comme domestique —, de l’animalité, estime-t-il, mais aussi d’une certaine verticalité, d’une anthropologie, d’une spiritualité qui dise ce qu’est le “nous” de l’humanité et du vivant, dans une zoologie parfaitement établie, où chaque chose est à sa place ».
Pour le député, il faut se « méfier du sentimentalisme » qui peut « être porteur d’une barbarie ». Car, avec cette proposition de loi, « ce qui est en jeu, c’est la frontière entre le respect du vivant, constitutif de notre humanité, et son culte qui ramènerait l’être humain, par réciprocité, à sa propre animalité ». Ainsi, « contre les tentations transhumaniste et animaliste, nous devons défendre notre humanisme et réaffirmer sa signification » interpelle le député. « Pour nous, l’animal n’est ni une chose ni une personne. »
Source : La Vie, Dominique Potier (27/01/2021)