Dans un arrêt du 7 février 2023, la Cour d’appel de Bruxelles a condamné l’Hôpital universitaire des enfants Reine Fabiola (Huderf) pour avoir effectué une intervention chirurgicale « normalisatrice » « qui n’était pas justifiée et n’aurait pas dû avoir lieu » sur Coralie, une jeune fille alors âgée de 16 ans. Une décision qui confirme celle prise en première instance en novembre 2018.
Diagnostiquée en avril 2009 du syndrome de Rokitansky (MRKH), caractérisé par l’absence partielle ou totale de vagin ou d’utérus, Coralie juge qu’elle « vue comme une curiosité par le milieu médical ». « Un cas intéressant, rare, une aberration, une anomalie », estime-t-elle.
Les médecins ont envisagé deux « options thérapeutiques », soit des dilatations, soit une chirurgie. La possibilité de ne rien faire n’a pas été évoquée (cf. Enfants dits « intersexes » : les dangers de la dépathologisation).
Refusant les séances de dilatation, Coralie opta pour la chirurgie dont l’objectif était de lui créer un « néo-vagin ». Une opération sans « aucun risque » selon le corps médical, qui lui permettrait de « reprendre sa vie normale ». Voire de « sauver d’autres enfants ».
Opérée le 14 janvier 2010, de nombreuses complications l’ont obligée à subir de nouvelles interventions. Sa santé a continué à se dégrader jusqu’à perdre l’usage de ses jambes (cf. Anomalies du développement sexuel : le nouveau cheval de bataille).
Source : La Libre, Annick Hovine (28/03/2023) – Photo : iStock