A l’occasion de la 4ème journée des réseaux de santé périnatale rhônalpins, médecins et parents dénoncent le "malaise" qui entoure le dépistage de la trisomie 21, entre trop d’amniocentèses et pas assez d’informations.
Anne Evrard, de l’association Bien-Naître (qui milite pour faire respecter les désirs des futurs parents), parle d’une "dérive des pratiques". Elle souligne entre autres le manque d’information et le fait que certains gynécologues proposent une amniocentèse à des femmes qui présentent un risque inférieur à 1/250, quand le risque de fausses couches demeure élevé (1%).
Conséquence de ces dérives : des parents anxieux qui optent de manière quasi systématique pour une interruption médicale de grossesse (IMG) en cas de diagnostic de la trisomie 21. Dans ces circonstances, l’IMG est pour les parents "la solution à leur douleur et non le fruit d’une décision réfléchie", regrette le Dr Françoise Gonnaud, pédopsychiatre à l’hôpital de la Croix-Rousse. Cela est d’autant plus grave que l’IMG reste un traumatisme.
Pour le Dr Marie-Pierre Fernandez, gynécologue à l’hôpital de Valence, cette situation s’explique par la pression exercée sur les médecins : "la peur du procès conduit le médecin vers des "pratiques invasives" qu’il ne prend pas toujours le temps d’expliquer". Il est urgent de restaurer un climat de confiance entre médecins et patients…
Les dernières recommandations prises par la Haute autorité de santé (HAS) en juin dernier (cf. Synthèse de presse du 06/06/07) précisent que l’amniocentèse ne devrait plus être le premier examen proposé aux femmes et devrait être accompagné, une fois proposée, d’une information claire. La HAS souhaite ainsi "limiter le nombre d’amniocentèses et améliorer le taux de détection de la trisomie 21".
Le Progrès (Sylvie Montaron) 16/11/07