Auditionnées par la mission parlementaire sur la révision des lois de bioéthique, Jacqueline Mandelbaum, chef du service de biologie de la reproduction à l’hôpital Tenon et responsable du Cecos (Centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme), et Hélène Gaumont-Prat, professeur de droit (Paris VIII) et directrice du laboratoire de droit médical et droit à la santé, se sont montrées réservées quant aux évolutions envisagées sur les réglementations encadrant l’AMP.
Pour Jacqueline Mandelbaum, l’accès à l’AMP doit être réservé aux couples "vivants, stables, en âge de procréer". Elle s’oppose ainsi au transfert d’embryons, affirmant que "l’embryon ne devrait pas survivre au couple qui l’a désiré et conçu". D’autre part, elle estime qu’il ne faut pas revenir sur l’anonymat du don de gamètes, auquel adhèrent 95% des couples, ni sur la gratuité, les donneurs étant animés d’un véritable "sentiment de générosité".
Les deux femmes ont insisté sur leur opposition à la légalisation de la gestation pour autrui (GPA), celle-ci établissant un contrat de vente dont l’enfant est objet et une "forme d’esclavage moderne librement consenti". Elles s’inquiètent aussi des conséquences physiques et psychologiques, ainsi que de l’"atteinte au principe à valeur constitutionnelle de non-patrimonialité du corps humain" que constitue la GPA.
La Croix (Marianne Gomez) 12/02/09