Vendredi dernier, la Cour Suprême des Etats-Unis a retardé l’entrée en vigueur d’une loi sur l’avortement de l’Etat de Louisiane qui impose aux médecins « d’avoir une autorisation d’exercer dans un hôpital situé à moins de 50 kilomètres du lieu de l’opération ».
Jugeant ces conditions trop « drastiques » et considérant que, si cette loi s’appliquait, seuls « un médecin et une clinique pourront continuer à pratiquer des avortements dans tout l’Etat » qui compte 10 000 avortements chaque année, une clinique et deux médecins ont contesté la loi. La Louisiane invoque de son côté « les risques de complication et la nécessité, en cas de problème, de pouvoir transférer les patientes dans des hôpitaux voisins ». Des arguments qui avaient convaincus le tribunal d’appel, la loi devait entrer en application ce lundi.
Saisie en urgence, la Cour Suprême a décidé de « geler » la loi jusqu’à jeudi, sans que cette décision ne soit le reflet du « bien fondé » du dossier, a précisé le juge Samuel Alito. La nouvelle composition de la Cour Suprême doit faire office de test sur ces questions, les deux juges nommés par Donald Trump ayant fait évolué la majorité plaçant « le camp progressiste en minorité, avec quatre juges sur neufs ».
Aux Etats-Unis, selon les régions, les législations autour de l’avortement sont variées : 500 centres proposent des IVG en Californie « contre quatre seulement au Texas ».
Nancy Northup, directrice du Centre pour les droits reproductifs, considère que, par son « inaction », la Cour suprême peut, « sans revenir sur Roe v. Wade » tuer cet arrêt « à petit feu ».
Afp (02/01/2019)