Valeurs actuelles consacre un long article aux divergences de fond qui se sont dessinées les semaines dernières entre les députés de l’UMP sur les deux sujets clé de la révision de loi de bioéthique : la recherche sur l’embryon et la généralisation du diagnostic prénatal (DPN).
Pourquoi ces divisions et ces revirements successifs tout au long de la navette parlementaire ? s’interroge le journaliste. “Ce sont des questions techniques, qu’il est tentant d’abandonner aux députés qui sont par ailleurs médecins”, explique le député de la Drôme Hervé Mariton.
Pour le député de l’Ain Xavier Breton, qui s’est beaucoup investi dans les débats, les divisions tiennent à la co-existence de trois courants au sein de l’Assemblée nationale : ” L’un, plutôt libéral et libertaire, pense que la famille ‘traditionnelle’ est une construction culturelle, que l’homme est maître de son destin et qu’il faut soumettre à sa volonté toute institution sociale. Dès lors que la nature et le corps sont niés, tout devient possible. C’est à peu près ce que pense le PS depuis que les chrétiens de gauche ne sont plus représentés au Parlement. En face, il y a un courant de pensée que je dirais ‘personnaliste’; c’est-à-dire attentif à la personne humaine, à sa dignité, à son respect : l’homme s’inscrit dans un environnement naturel et l’on ne doit agir sur lui qu’avec modestie. Cette conception se retrouve plutôt à droite. Et puis il y a les élus surtout attentifs à l’évolution de la société, ou plutôt à ce qu’ils pensent en percevoir, et qui n’ont pas vraiment sur ces sujets d’ancrage anthropologique. Cela dessine des majorités mouvantes sur un sujet aussi sensible que la bioéthique”.
Valeurs Actuelles (Fabrice Madouas) 02/06/11