La Croix a publié un portrait de Christophe Masle, 24 ans, né par don de sperme et opposé à la levée de l’anonymat du don de gamètes, une mesure prévue par le projet de loi de bioéthique qui sera examiné par les parlementaires le 8 février 2011. A la différence d’autres enfants nés par insémination artificielle avec donneur (IAD) qui ont souvent dit leur volonté d’avoir accès à leurs origines génétiques, comme Arthur Kermalvezen et les membres de Procréation médicalement anonyme (PMA), Christophe Masle prend position en faveur de l’anonymat. La Commission spéciale sur la bioéthique de l’Assemblée nationale, chargée d’examiner le projet de loi, l’a auditionné pour connaître son point de vue.
Christophe Masle ne nie pas les souffrances liées à la révélation de son mode de conception lorsqu’il avait 8 ans, laquelle fut "fracassante". Toutefois il estime que la levée de l’anonymat ne favorisera pas la transparence mais risque "de pousser les parents au secret de la conception". Il s’inquiète également des dangereuses déceptions que pourraient connaître des enfants qui auraient, jusqu’à leur 18 ans, attendu la rencontre avec un donneur idéalisé, d’autant que le donneur peut refuser de révéler son identité. Selon lui, la levée de l’anonymat ferait nourrir de "faux espoirs" aux enfant nés par IAD. En 2008, Christophe Masle a fondé l’Association des enfants du don (Adedd) pour partager son expérience. Dans le débat sur l’anonymat du don de gamètes, il ne prend pas position au nom de son association qu’il souhaite neutre. D’autres enfants nés d’un don récusent son choix et estiment qu’il est instrumentalisé par les Cecos (centre de conservation des oeufs et du sperme humains) qui craignent une diminution des dons. Ils demandent pour chacun la possibilité de choisir d’accéder à ses origines.
La Croix (Marine Lamoureux) 27/12/10