Aujourd’hui, 40 000 enfants sont nés de "trois parents" : un père, une mère et un donneur de sperme (plus rarement une donneuse d’ovocytes). En France, l’anonymat est obligatoire pour le donneur de gamètes.
La Suède, l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse ont supprimé cette clause d’anonymat. La Grande Bretagne a autorisé que soit donné un "portrait" minimum du donneur (cf. revue de presse du 27/01/03). La Commission d’éthique britannique a demandé à ce que l’anonymat soit totalement levé.
Pour Jacques Montagu, biologiste de la reproduction et membre du Comité consultatif national d’éthique, "il faut faire évoluer la loi, dans l’intérêt de l’enfant (…) en autorisant la transmission d’informations non identifiantes". Il rajoute qu’ "en France, en procédant par étapes, en commençant par le don d’embryon, on lèvera peu à peu le secret". Claire Brisset, "défenseur des enfants", va plus loin, estimant que tout donneur devrait être obligé de consigner son identité sous le secret. Avec son accord, son identité pourra être révélée à la demande de l’enfant à sa majorité. Lors des discussions sur la levée de l’anonymat pour les accouchements sous X, elle avait plaidé pour une levée totale de l’anonymat et une obligation pour la femme de donner son identité.
La psychologue Geneviève Delaisi de Parceval, plaidant aussi pour la levée de l’anonymat, explique que "c’est un choc énorme" pour les adolescents de découvrir brutalement comment ils sont nés. Ils désirent "connaître le premier chapitre de leur vie".
Le Parisien (Valérie Urman) 07/02/03