En Nouvelle-Zélande, alors que les citoyens sont appelés dans les prochaines semaines à s’exprimer sur la question de l’euthanasie (cf. Nouvelle-Zélande : les évêques s’opposent à la loi sur la fin de vie ; Nouvelle – Zélande : le référendum sur l’euthanasie sera lourd de conséquences), certains craignent que la légalisation de l’euthanasie soient « une menace pour les soins palliatifs ». En effet, Jacinda Ardern, le premier ministre du pays, « refuse de révéler quelle sera sa politique en matière de financement des centres de soins palliatifs si le référendum sur l’euthanasie est adopté ». Le risque : « une politique d’intégration de l’euthanasie aux soins palliatifs dans les trente-trois unités de soins palliatifs de Nouvelle-Zélande et de diminution du financement pour ceux qui refuseraient de pratiquer le suicide assisté », quand « le financement public représente 60 % du financement nécessaire au maintien de ces centres ».
Hospice NZ, l’organisation nationale qui représente les centres de soins palliatifs de Nouvelle-Zélande, « a clairement indiqué que l’euthanasie et les soins palliatifs sont totalement incompatibles ». « L’euthanasie n’est pas un soin de santé, elle est diamétralement opposée à l’objectif des soins palliatifs, qui est de ne pas hâter ni retarder la mort » affirme l’organisation.
Un amendement au projet de loi autorisant les centres de soins palliatifs à « s’opposer en conscience à la prise en charge de l’euthanasie » avait été rejeté par 68 voix contre 52 (cf. Nouvelle Zélande : loi sur l’euthanasie et objection de conscience). Hospice NZ ayant saisi la Haute Cour de Wellington, « le juge Mallon a soutenu le droit des centres à interdire l’euthanasie, mais rien n’empêche l’autorité gouvernementale de leur retirer un financement en cas de refus de la pratiquer ».
Source : Scoop, Ken Orr (24/09/2020)