Les trisomiques 21 au Canada : ”Sommes-nous en voie de disparition ?”

Publié le 26 Mai, 2010

Le 21 mai 2010 au Québec, une manifestation a eu lieu devant le Centre hospitalier universitaire de l’Université de Laval (CHUL) pour dénoncer la mise en oeuvre d’un programme public de dépistage prénatal de la trisomie 21 (Cf. Synthèse de presse du 26/02/10). Des parents d’enfants trisomiques et des adultes porteurs de trisomie 21 ont dit leur opposition à ce dépistage systématique qui est discriminatoire et ne laisse aux femmes aucune autre solution que l’avortement.

"Sommes-nous en voie de disparition ?" a interrogé Roselyne Chevrette, jeune trentenaire atteinte de trisomie 21 et porte-parole de la Coalition contre le programme public de dépistage de la trisomie 21. La Coalition explique son opposition à la "sélection des foetus présentant des particularités génétiques" qui peut amener à une "dérive eugénique". "Nous ne croyons pas à en un consentement libre et éclairé, puisque la moyenne des consultations au Québec est de 6,5 minutes, ce qui semble court pour exposer un problème complexe d’une telle importance. De plus, environ 40% des femmes qui ont eu une échographie et un dosage sanguin n’avaient pas conscience qu’elles pourraient être confrontées à un moment donné à la décision de ne pas poursuivre leur grossesse".

"Où ça va s’arrêter ? […] Qui, demain, n’aura plus droit à la vie?" questionne également Diane Milliard, directrice générale de l’Association du Québec pour l’intégration sociale. Elle craint que les pressions sociales soient très fortes dès lors que les tests confirmeront qu’un foetus est porteur de trisomie 21, cas dans lequel l’interruption de grossesse deviendra la solution de facilité.

Le Dr. Jean-Claude Forest, président du Comité de coordination du programme québécois de dépistage prénatal de la trisomie 21 dit comprendre les inquiétudes des familles : "Ils ont tout à fait raison de dire [qu’ils ont le droit de vivre] et de s’inquiéter de la manière dont la société va les juger". Mais il soutient la "possibilité du choix". L’idée dit-il est "que les femmes qui veulent prendre une décision éclairée pour la suite de leur grossesse puissent le faire avec tous les outils disponibles".

La Coalition se mobilise pour demander une société inclusive, qui accueille les personnes handicapées, et informe sur les "enjeux de la surmédicalisation de la grossesse" et sur "la pression indue subie par les femmes enceintes lorsque s’enclenche le processus des tests de dépistage".

Cyberpresse.ca (Baptiste Ricard-Châtelain) 22/05/10 – Lejournaldequebec.canoe.ca (Diane Tremblay) 21/05/10 – Inclusif.ca (Rachel Germain) 22/05/10 – Monde actu.com 23/05/10

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