Le parlement européen adoptait le 2 juillet dernier deux directives sur les organismes génétiquement modifiés (OGM). Hier, mardi 22 juillet, les ministres européens de l’Agriculture les ont à leur tour définitivement approuvées. L’une des directives concerne l’étiquetage des aliments à base d’OGM et leur traçabilité, l’autre l’utilisation d’OGM dans l’alimentation du bétail (soja, maïs, colza). 18 OGM ont reçu une autorisation de vente dans l’Union européenne et 19 autres attendent un agrément.
L‘adoption de ces directives met fin au moratoire européen sur les OGM, voté en 1999, que les Etats Unis avait attaqué devant l’Organisation mondial du Commerce (OMC). Pour autant, l’adoption de ces directives ne semble pas suffire aux Etats-Unis qui maintiennent leur action engagée à l’OMC contre le moratoire.
Les débats ne sont toujours pas clos. Alors que la Commission européenne est partisane d’une régulation au niveau de chaque Etat membre, 4 pays (l’Allemagne, l’Autriche, le Luxembourg et le Portugal) ont demandé une réglementation communautaire.
Par ailleurs, le gouvernement britannique, qui doit décider de lever ou non l’interdiction de cultiver des OGM sur son territoire, avait commandité un rapport qui a été rendu public ce 21 juillet. Né d’une analyse indépendante de plus de 600 articles scientifiques sur le sujet, ce rapport montre que les OGM n’auraient qu’un faible impact sur la santé humaine. Il souligne néanmoins le manque de recherche scientifique en ce qui concerne les risques d’allergie et l’impact écologique. Le Pr David King, conseiller scientifique du gouvernement britannique et auteur du rapport, explique que le “génie génétique n’est pas une science exacte” et que “les chercheurs ne peuvent assurer un risque zéro“.
La Libre Belgique 22/07/03 – Libération 23/07/03 – Sciencesetavenir.com 22/07/03