Une enquête[1] réalisée par Odoxa pour la clinique Eugin[2] révèle que « 6 français sur 10 sont opposés à la légalisation de l’autoconservation ovocytaire pour raisons non médicale ». Si la législation le permettait « 83% des femmes refuseraient la congélation de leurs ovocytes ». Néanmoins « quatre millions (16%) des femmes françaises seraient intéressées ».
Parmi les arguments invoqués par les partisans de cette technique, on trouve « un moyen de renforcer l’égalité entre les hommes et les femmes », ou encore « une façon de prolonger la fertilité de la femme, notamment celles qui n’ont pas de partenaire ».
Au contraire, la majorité des français réticents à l’autoconservation des gamètes craignent « une sélection des embryons », « une exploitation commerciale de la détresse des femmes » et juge la technique « contre nature ».
Bien que ce ne soit pas une attente des français, le décret du 15 octobre 2015 élargissant le don de gamètes aux personnes n’ayant pas encore procréé « entrouvre la porte à l’autoconservation ovocytaire » (cf. Gènéthique du 15 octobre 2015). L’Agence de Biomédecine « doit proposer d’ici la fin de l’année une règle de répartition des gamètes entre ceux conservés pour le don et pour soi même ».
[1] Enquête réalisée auprès d’un échantillon de 1001 personnes représentatif de la population française de plus de 18 ans, interrogés par internet les 5 et 6 novembre.
[2] La clinique Eugin à Barcelone est un « centre de fertilité » réalisant des PMA et des congélations d’ovocytes.
Le Quotidien du Médecin (3/12/2015)