Une étude australienne réalisée sur une cohorte de 2900 femmes enceintes entre 1989 et 1991 a permis d’établir deux hypothèses pour expliquer la baisse de la production et de la vitalité des spermatozoïdes chez l’homme. L’équipe du professeur Roger Hart, de l’université d’Australie Occidentale, a minutieusement interrogé les femmes sur leur mode de vie, procédé à un examen “de leur progéniture pendant la grossesse puis régulièrement pendant l’enfance“. Enfin, les chercheurs “ont évalué le spermogramme des garçons à plusieurs reprises entre 20 et 22 ans“: volume testiculaire, analyse de la quantité et mobilité des spermatozoïdes. Cette étude a été présentée ce 8 juillet, à Londres, lors du congrès annuel européen de reproduction humaine d’embryologie.
Selon l’équipe du Pr Roger Hart, l’étude révèle “une corrélation positive entre les paramètres de croissance foetale et du nouveau-né et la fonction reproductive à l’âge adulte“. En cause: le tabagisme féminin et le petit poids à la naissance. En effet, fumer “entraînerait, par le biais du monoxyde de carbone (CO), une asphyxie transitoire du foetus“, altérant ainsi les organes les plus fragiles. Quant au petit poids à la naissance, il est associé à un “risque plus grand d’anomalie de la fertilité” de manière très précoce. Inversement, le risque est moins important d’avoir une faible production de sperme dans le cadre d’une bonne croissance intra-utérine.
Par conséquent, pour le pr Roger Hart, “pour la meilleure fonction testiculaire possible, il faudrait éviter l’exposition au tabagisme maternel, avoir une bonne croissance foetale, tout au long de l’enfance et jusqu’à l’adolescence, ni en sous- ni en surpoids. Une fois adulte, éviter le tabac et l’alcool“.
Le Figaro (Martine Perez) 09/07/2013 – Lequotidiendumedecin.fr (Dr Irène drogou) 09/07/2013