Selon une étude publiée dans le Journal de l’association médicale canadienne, les adolescentes dont les mères ont avorté sont plus susceptibles d’avoir également recours à l’avortement.
Les chercheurs ayant constaté une corrélation entre mères et filles concernant l’âge du premier enfant, ils souhaitaient « voir s’il existait la même tendance pour les interruptions de grossesse ». Ils ont pour cela étudié les données de près de 450 000 jeunes femmes nées en Ontario. Pour 73 500 d’entre elles, leurs mères avaient vécu un avortement. Dans ce groupe, la probabilité de recourir à l’avortement pendant l’adolescence était de 10%, alors que pour les autres femmes ce taux était de 4%. En outre, plus le nombre d’avortements chez la mère était important, plus il l’était chez sa fille. Ces avortements ayant pour la plupart lieu avant 15 semaines de grossesse, « il est peu probable que ce soit en raison d’une anomalie génétique ou congénitale chez le fœtus », mais bien plus pour des raisons sociales : mauvaises performances scolaires, séparation d’un parent, faible niveau d’éducation, faible revenu. Les chercheurs estiment que d’autres études sont nécessaires pour mieux comprendre les principaux facteurs qui contribuent non seulement à la grossesse chez les adolescentes mais surtout à leur décision d’avorter.
Pour aller plus loin : Précarité, situation familiale, contraception… les facteurs de risque de l’avortement
Eurekalert (29/01/2018)