Ce mardi 22 août, le ministère égyptien de l’Intérieur a annoncé l’arrestation de 12 personnes dont trois médecins, quatre infirmières, trois employés d’hôpital et deux intermédiaires impliqués dans un « grand réseau spécialisé dans le trafic d’organes ». Les trafiquants ont été arrêtés à Gizeh, au sud du Caire alors qu’ils étaient en train de « prélever un rein et une partie du foie, dans un hôpital privé » pour une somme, remise au donneur, de 8 500 euros, précise le ministère.
Depuis 2010, le commerce des organes humains ainsi que les transplantations entre égyptiens et étrangers, sauf pour les couples mariés, sont interdits par la loi égyptienne (cf. Egypte : vers une loi sur la greffe d’organe). Pourtant déjà en décembre 2016, le gouvernement égyptien avait démantelé un réseau de 25 personnes dont des professionnels de santé et d’université (cf. Le plus vaste réseau international de trafic d’organes humains arrêté en Egypte). D’après Luc Noël, ancien coordinateur de l’Organisation mondiale de la santé, l’Egypte se classe parmi les cinq pays les plus touchés par le trafic d’organes dans le monde.
Le commerce d’organes attire pour sa rentabilité : un rapport publié en août 2016 par le British Journal Criminology montre que le prix de revente d’un « simple » rein peut atteindre jusqu’à 85 000 euros. Le trafic touche également les migrants (cf. Vendre ses organes, ultime solution pour des réfugiés syriens en Turquie) parfois « tués pour leurs organes », selon Antonio Guterres, ancien directeur de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés. Les donneurs ne sont pas toujours consentants et peuvent se faire « voler leurs organes ». C’est ce que l’ONG Coalition for Organ-Failure Solutions avait montré en décembre 2011 en recueillant « le témoignage de 57 Soudanais demandeurs d’asiles se disant victimes de ce processus ».
Sciences et avenir (23/08/2017) ; Pourquoi docteur, Jonathan Herchkovitch (23/08/2017)