La Commission des affaires sociales du Sénat a fait marche arrière sur l’euthanasie le 25 janvier 2011. Gilbert Barbier, sénateur RDSE (rassemblement démocratique et social européen, ex radicaux de gauche) et Marie-Thérèse Hermange, sénatrice UMP, ont présentés deux amendements proposant de supprimer l’article 1er de la proposition de loi visant à légaliser l’euthanasie (Cf. Synthèse de presse du 25/01/11). La Commission a également donné son feu vert à 6 autres amendements qui ont rayé les autres articles de la proposition de loi.
Celle-ci allait "à l’encontre de notre droit qui vise à protéger les plus faibles, les plus vulnérables et à porter assistance à celles et ceux qui sont en situation de danger" a expliqué Gilbert Barbier, ajoutant qu’elle pouvait "donner lieu à toutes sortes d’interprétations et de détournements". "Pourquoi faudrait-il voter une nouvelle loi alors que la loi de 2005 n’est pas encore appliquée partout ? Attendons que la culture des soins palliatifs se développe" a déclaré Marie-Thérèse Hermange qui s’est demandé comment l’acte euthanasique, contraire au serment d’Hippocrate, pourrait être confié au corps médical. Elle a également évoqué les "arguments économiques sur le coût de la prise en charge des plus vulnérables", implicites dans un tel projet de loi.
Pour le sénateur PS Jean-Pierre Godefroy, coauteur de la proposition de loi avec Guy Fischer (PC) et Alain Fouché (UMP), "le rapport de force s’est inversé mais nous avons réussi à relancer la discussion jusqu’au sommet de l’Etat". Selon lui, "les centristes ont fait demi-tour en cours de route sous la pression politique". Ces derniers jours, plusieurs membres de la majorité, dont François Fillon, Gérard Larcher et Xavier Bertrand avaient dit leur opposition, dénonçant les dangers qu’entrainerait une telle loi (Cf. Synthèses de presse du 24/01/11 et du 21/01/11). Les membres du parti socialiste ne sont pas unanimes sur la question : Ségolène Royal a déclaré avoir "de grandes réserves" concernant une législation de l’euthanasie tandis que Martine Aubry s’y est dite favorable.
Le Nouvel Observateur publie un article sur le rôle des francs-maçons dans cette proposition de loi. "Nous réfléchissons depuis plusieurs années à l’institution d’un droit à mourir dans la dignité. personnellement j’y suis favorable mais chacun doit se déterminer selon sa conscience" a déclaré Guy Arcizet, grand maître du Grand Orient de France (GODF). L’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) a longtemps été présidée par Henri Caillavet, membre du GODF.
Le Figaro (Agnès Leclair) 26/01/11 – La Vie.fr (Claire Legros) 25/01/11 – La Croix (Corinne Laurent) 26/01/11 – Le JDD.fr 25/01/11 – Nouvelobs.com (Sylvain Courage) 26/01/11