Le Planning Familial : Une entreprise au cœur de la vente d’organes d’enfants avortés

Publié le 22 Sep, 2015

Depuis plusieurs semaines, une association de journalistes américains, le Center for Medical Progress (CMP), diffuse des vidéos tournées en caméra cachée révélant une scandaleuse activité de l’organisme du Planning Familial : la vente d’organes d’enfants avortés[1].

Même si cela paraît surréaliste, ces faits sont prouvés par des mois d’investigations et d’infiltrations, qui ont permis à plusieurs membres du CMP de filmer des entretiens avec des membres clefs du Planning Familial, ainsi que ses filiales, et d’obtenir d’eux des aveux sur ces pratiques.

 

Le Planning Familial (International Planned Parenthood Federation, IPPF) est une ONG internationale faisant la promotion de la planification familiale[2]. Pour ce faire, elle possède des centaines de cliniques dans le monde et des milliers de membres, qui font la promotion de la planification, fournissent aux femmes des contraceptifs ou leur donnent les moyens d’avorter et ce dans le monde entier. Aux États-Unis, il s’agit de la plus importante institution pratiquant les avortements, sans compter tout un ensemble de cliniques et de laboratoires affiliés. Le budget de 2014 qui lui permet de financer ses activités internationales, est de 126 millions de dollars, dont plus de 90 millions alloués par des gouvernements d’États.

Ainsi, au niveau mondial, le Planning Familial est le premier interlocuteur pour les femmes qui souhaitent avorter.

 

Comme le montrent les différentes vidéos du Center for Medical Progress, depuis de nombreuses années le Planning Familial vend à des entreprises, des laboratoires ou des universités les organes de fœtus avortés (foies, cœurs, reins, poumons, etc.) pour quelques dizaines de dollars (entre $30 et $100) et même, si possible, le fœtus entier. Sont notamment cités, « StemExpress », une entreprise internationale qui revend ensuite « des matériaux organiques humains » à des laboratoires pharmaceutiques ; ou l’université d’État de Fort Collins (Colorado). Ainsi, l’avortement de second trimestre est une source de profits pour le Planning Familial, qui non seulement facture l’avortement, mais tire ensuite un profit de la vente du corps du fœtus, ou de certains de ses membres.

 

Toutes les vidéos publiées montrent des membres clefs du Planning Familial ou des filiales étroitement liées, des personnes exerçant ou ayant exercé des responsabilités, avouant sans ambages passer des accords de partenariat et effectuer des ventes d’enfants avortés avec différentes sociétés. Tous les détails des transactions, les difficultés pour sortir le corps du fœtus sans trop abimer les organes, les risques des avortements au second trimestre, les tarifs moyens des membres, les principaux acheteurs ainsi que la discrétion à observer pour ne pas être sanctionné par les autorités : tout est expliqué et reconnu par les membres du Planning Familial.

 

Que faire des organes d’un enfant avorté ?

Ces organes de fœtus ou ces fœtus entiers ne présentent pas seulement un intérêt scientifique, mais ils peuvent être également utilisés dans la production de produits médicaux et cosmétiques.

Après avoir appris l’année dernière qu’au Royaume-Uni, plus de 15 000 enfants avortés avaient été incinérés, dont une partie pour chauffer des hôpitaux du pays[3], on sait à présent qu’aux États-Unis les corps et les organes des fœtus avortés peuvent être vendus à des sociétés pour utiliser les cellules et les tissus organiques. Par exemple, un triple vaccin américain contre les oreillons, la rubéole et la rougeole est constitué à partir de cellules de tissus de fœtus avortés[4].

 

Les tissus et les cellules peuvent également se trouver dans des crèmes et produits cosmétiques. En 2010, la presse avait révélé qu’une crème antirides fabriquée par « Neocutis » contenait des cellules de la peau de fœtus avortés[5]. À l’époque, il avait été dit que les mères acceptaient de faire don des cellules. Aujourd’hui il s’avère qu’il s’agit d’un véritable commerce ; un marché dans lequel la demande sur le Planning Familial pour fournir des tissus est forte. En fait, l’intérêt fondamental de ces organes d’enfants avortés réside dans les propriétés des tissus de fœtus : « En opérant des fœtus in utero, les chercheurs se sont rendu compte qu’une fois nés, les bébés n’avaient ensuite aucune cicatrice, poursuit Frédéric Koehn. Ils se sont donc dit que les cellules de fœtus devaient avoir des vertus régénératrices[6] ».

 

Ces vidéos ont suscité de vives réactions dans la classe politique américaine, des réactions qui n’ont néanmoins que faiblement altéré le clivage Démocrates/Républicains habituel. Hillary Clinton et Barack Obama continuent d’afficher un soutien sans faille à l’organisation, tandis que des gouverneurs républicains retirent leurs subventions publiques et initient des enquêtes contre le Planning Familial.

Au regard de la gravité des faits qui, en l’état actuel du droit américain, sont passibles de poursuites pénales, la réputation du Planning Familial sera durablement endommagée. Mardi 29 septembre Cecile Richards, Présidente du Planning Familial, a été auditionnée par la Chambre des Représentants pendant plus de quatre heures ; elle n’a pu qu’affirmer que ces ventes d’organes n’étaient pas leur activité principale.

De plus, ce scandale relançait toutes les chances d’une loi fédérale interdisant l’avortement sur tout le territoire des États-Unis et quel que soit le motif au-delà de 20 semaines. La Chambre des représentants l’a votée et le Sénat l’a également voté ce mardi 22 septembre par 54 voix contre 42. Le quorum nécessaire à atteindre était de 60 voix. Par conséquent, le projet de loi n’a pas été adopté, malgré le contexte favorable.

 

Christophe Foltzenlogel

Juriste au European Centre for Law and Justice (ECLJ)

 

[1] Toutes les informations sur ce sujet exposées dans cet article sont issues des différents vidéos et communiqués de presse de cet organisme. Ils peuvent être consultésà l’adresse suivante : http://www.centerformedicalprogress.org/ (langue anglaise).

[2] Cf. Site officiel : www.ippf.org.

[3] Sarah Knapton, “Aborted babies incinerated to heat UK hospitals”, The Telegraph, 24 mars 2014.

[4] Carl Campanile, “Anti-abortion mom wins right to not vaccinate her son”, New York Post, 31 août 2015, accessible à l’adresse suivante :http://nypost.com/2015/08/31/anti-abortion-mom-wins-right-to-not-vaccinate-her-autistic-son/.

[5] « Un antirides à base de fœtus humain », Le Parisien, 16 avril 2010.

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