Jeudi 18 novembre, Philippe Douste-Blazy, ministre de la Santé, a présenté ses mesures pour améliorer l’activité de greffe de moelle osseuse en France et répondre aux besoins des patients. Dès 2005, l’État s’engage à recruter 100000 nouveaux donneurs en 10 ans pour le fichier français des volontaires au don de moelle osseuse, à raison de 10000 donneurs nouveaux par an. L’Établissement français des greffes, future agence de la biomédecine, chargé de cette mission va être doté de 2,6 millions d’euros supplémentaires.
Pour guérir certaines maladies graves et notamment des maladies hématologiques malignes, comme les leucémies, le médecin peut procéder à une allogreffe de moelle osseuse. Lorsqu’un tel traitement est envisagé, le médecin va d’abord chercher un donneur dans la fratrie. On parle alors de greffe intrafamiliale ou d’allogreffe apparentée de moelle osseuse. Mais en l’absence de donneur familial, le médecin fait appel au fichier mondial des volontaires au don de moelle osseuse qui compte près de 9 millions de donneurs, dont 130 000 sont issus de l’actuel fichier français. En 2003, 68.3 % des allogreffes de moelle osseuse ont été intrafamiliales, 31,7 % ont été réalisées en faisant appel aux fichiers de donneurs (1/4 du fichier français, 3/4 du fichier mondial). Ce recrutement devrait conduire à augmenter le taux d’allogreffes non apparentées réalisées à partir du fichier français de 25 % à 50 %.
Un projet pilote sera lancé sur deux villes, Marseille et Montpellier, afin de faciliter l’accueil des donneurs de moelle osseuse dans les centres donneurs de l’Établissement Français du Sang et des établissements de soins.
Pour les malades qui n’auront jamais de donneur compatible en raison de l’extrême complexité du système d’identité tissulaire, la greffe de sang placentaire constitue une alternative thérapeutique (il y a aujourd’hui 5000 unités de sang placentaire en France et 170000 dans le monde). Lors de l’accouchement, il est possible de prélever le sang contenu dans le cordon ombilical, riche en cellules souches et utilisables pour la greffe sans aucun dommage pour le nouveau né. Ces cellules ont, par rapport, à celles de la moelle, l’avantage d’une meilleure tolérance : une stricte compatibilité donneur/receveur n’est donc pas nécessaire. Jusqu’à maintenant, seules les villes de Bordeaux et Besançon assurent la collecte du sang placentaire. Dès 2005, deux maternités supplémentaires assureront cette collecte : à Toulouse et à Créteil.
Le Quotidien du Médecin (Stéphanie Hasendhal) 22/11/04 – Le Figaro 19/11/04