Les premiers dons croisés d’organes, autorisés par la loi de bioéthique du 7 juillet 2011, pourraient avoir lieu avant la fin de l’année 2013.
Le principe du don croisé est le suivant: “madame A souhaite donner un de ses reins à son mari, qui en a besoin”. Mais pour des raisons de compatibilité immunitaire, ce don n’est pas possible, car “l‘organe serait immédiatement rejeté“. Dans le même temps, monsieur B souhaiterait pouvoir faire profiter son fils malade d’un de ses reins, mais il existe également une incompatibilité entre eux. Par conséquent, “si le rein de madame A convient au fils de monsieur B et qu’en même temps celui de monsieur B peut sauver monsieur A, les deux prélèvements et les deux transplantations peuvent être envisagées simultanément“. Cette pratique du don croisé est déjà réalisée dans certains pays de l’Union européenne et aux Etats-Unis.
Pour Marie-Alice Macher, du pôle stratégie de l’Agence de la biomédecine, en France, “la seule chose qui nous manque, c’est un nombre suffisant de paires de donneurs dans la base de données“. Il faudrait en effet au moins 50 couples pour que le mécanisme puisse se mettre en place. Le fonctionnement est le suivant: un bilan médical complet du donneur est effectué et “les couples passent ensuite devant un comité spécifique, qui vérifie l’absence de coercition“. Puis, le donneur est entendu par un tribunal. Enfin, “les couples doivent être examinés par le Pôle national de répartition des greffons, qui décide de leur éligibilité ou non à la base de données des paires“.
Lepoint.fr (Anne Jeanblanc) 31/05/2013