Les répliques au projet de la Cour suprême américaine visant à annuler l’arrêt Roe vs. Wade, et par-là redonner une entière latitude aux Etats pour légiférer en matière d’avortement, loin de s’atténuer, semblent se multiplier tous azimuts[1]. Mardi 10 mai la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a déclaré devant le Sénat que « retirer le droit des femmes à décider quand, et si, elles veulent avoir des enfants, aurait des effets très néfastes sur l’économie ». Car « refuser aux femmes l’accès à l’avortement augmente leurs chances de vivre dans la pauvreté ou d’avoir besoin de l’aide publique », a-t-elle expliqué.
Le constat n’est pas nouveau : la précarité est un facteur qui conduit les femmes à avorter (cf. La prévention de l’avortement : garantir le droit de ne pas avorter). Des femmes inquiètes de savoir comment elles vont nourrir leur famille et payer leurs factures. Et ces préoccupations ont été exacerbées par l’épidémie de Covid-19, conduisant des femmes à avorter d’enfants désirés (cf. COVID-19 : Des femmes se tournent vers l’IVG pour des grossesses planifiées et désirées).
Face à ces femmes en difficulté, l’économie nationale semble primer pour la ministre de l’Economie et des Finances. Un choix politique auquel ont décidé de s’associer de nombreuses entreprise, comme Gucci, Levi’s, Amazon ou encore Tesla qui se sont lancées dans la bataille. L’avortement, devenu une image de marque.
[1] cf. Droit à l’avortement : tout comprendre au projet de jugement de la Cour suprême des États-Unis
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