L’autogreffe de tissu ovarien, pour prélever la fertilité des femmes atteintes de cancer

Publié le 27 Nov, 2018

En France, jusqu’en juin 2018, l’autogreffe de tissu ovarien « n’était autorisée que dans le cadre d’un projet de recherche ». La technique permet de restaurer la fertilité chez des femmes atteinte de cancer.

 

« La chimiothérapie est toxique pour les ovaires », explique le Pr Michael Grynberg, chef du service de médecine de la reproduction et préservation de la fertilité à l’hôpital Antoine-Béclère à Clamart. Il précise : « Elle détruit le stock de follicules ovariens (structure contenant les ovules, NDLR), ce qui peut entraîner une ménopause précoce. Quant à la radiothérapie, si elle vise les organes génitaux, elle peut altérer l’utérus et le rendre inapte à accueillir un embryon ».

 

La préservation du tissu ovarien nécessite une intervention chirurgicale d’une demi-heure, au cours de laquelle les médecins prélèvent un morceau de chaque ovaire, les découpent et les congèlent. Une fois la patiente « tirée d’affaire », les fragments d’ovaires, « qui patientent depuis quatre ans à une température de moins 196 degrés sont réimplantés ». La femme peut retrouver des menstruations et concevoir. En France, le premier bébé conçu à la suite d’une autogreffe de tissu ovarien en Alsace, en mai 2017, s’apprête à naître.

 

Cependant, le risque de réintroduire des cellules tumorales lors de l’autogreffe de tissu ovarien demeure. La technique est déconseillée pour certains cancers, pour lesquels ce risque est trop important. Par ailleurs, de nombreuses femmes ne pourront pas mener de grossesse et seront réorientées vers le don d’ovocytes ou l’adoption.

En France, chaque année, l’Institut national du cancer estime à 3500 femmes de moins de 35 ans, et 17 200 personnes en âges de procréer reçoivent un diagnostic de cancer.

 

Pour aller plus loin :

Le Figaro, Cécile Thibert (26/11/2018)

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