En Argentine, l’avortement est illégal depuis 1921. Des modifications ont été apportées au Code pénal en 2015 pour rendre possible l’acte en cas de viol ou quand la santé de la femme est menacée.
Alors que le nouveau Président de la Nation vient d’être élu, le Ministère de la santé publie ces jours-ci de nouvelles directives concernant ces avortements dépénalisés. Elles doivent « servir de guide », mettant en place « une procédure standardisée dans les hôpitaux ». Ils sont tenus de recueillir le « consentement éclairé » de la patiente et de lui faire signer un document qui confirme que sa situation entre dans le cadre des exceptions autorisées par la loi. Par ailleurs, le délai entre la première visite de la mère à l’hôpital et l’intervention ne doit pas excéder 10 jours. Le guide comprend aussi des normes pour les cas impliquant des mineurs. Enfin, l’avortement pourra être médicamenteux ou chirurgical, la méthode étant laissée au choix de la femme.
Le Ministère de la santé a indiqué que l’objection de conscience ne serait pas « considérée comme une excuse institutionnelle pour ne pas respecter la loi ». Ce qui signifie que « les hôpitaux doivent disposer d’une personne disponible et capable de pratiquer un avortement ».
Le texte ressemble à celui proposé le mois dernier par l’ancien ministre de la santé (cf. Les déclarations du Président Fernandez sur l’IVG ravivent les tensions). Il avait été repoussé par le Président sortant, Mauricio Macri, à l’époque encore en fonction.
L’évêque de La Plata, Mgr Alberto Bochatey, a reproché au gouvernement du nouveau Président, Alberto Fernandez, de vouloir éviter le « débat démocratique » et d’agir comme si l’avortement était autorisé en Argentine. Il a rappelé l’opposition du peuple argentin à cet « l’avortement légal », comme en témoignent les mobilisations de 2018 contre le projet de loi qui voulait sa dépénalisation jusqu’à 14 semaines (cf. Mobilisation contre l’avortement en Argentine : un message clair envoyé au pouvoir politique et 2.400.000 personnes manifestent en Argentine contre l’avortement).
Pour aller plus loin :
Un nouveau projet de loi déposé au Parlement argentin pour dépénaliser l’IVG
En Argentine, les sénateurs refusent de légaliser l’avortement
En Argentine, un gynécologue obstétricien jugé coupable de non-avortement
Buenos Aires Times (13/12/2019)