Près de quatre mois après la mort de Vincent Humbert, ce jeune tétraplégique de 24 ans (cf revue de presse du 26/09/03), sa mère et le chef du service de réanimation où il était soigné doivent être entendus pour la première fois, par le juge de Boulogne-sur-Mer, chargé d’instruire l’affaire.
Marie Hubert pourrait être mise en examen pour « administration de substances toxiques avec préméditation », un délit passible de 5 ans d’emprisonnement. Quant au Dr Chaussoy qui assume la mort de Vincent, il pourrait être mis en examen pour « empoisonnement avec préméditation » un crime passible de la réclusion à perpétuité.
L’affaire suscite un vif débat au sein de la communauté médicale.
Le ministre de la Santé, Jean-François Mattéi a récusé le terme « d’assassinat » pour qualifier la mort de Vincent Humbert. Selon lui « il y a une interdiction qui nous vient du fond des temps : tu ne donneras pas la mort » mais estime t-il « les choses ont changé au fil du temps, la loi elle n’a pas changé, elle donne des repères stricts ». « Il appartient à ceux qui les appliquent de comprendre les tenants et les aboutissants. Je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de françaises et de français qui souhaitent qu’ils soient punis » a-t-il ajouté.
Il s’est dit une nouvelle fois hostile à l’acharnement thérapeutique qu’il explique en ces termes : « quand un malade en plein conscience vous demande de cesser de vivre parce qu’il a décidé de s’en aller, et qu’on l’accompagne pour qu’il s’en aille dans la dignité, je pense que nous ne sommes pas dans le domaine traditionnellement appelé de l’euthanasie » .
Le Nouvel Observateur 13/01/04 – La Croix (Pierre Bienvault) 13 et 14/01/04 – Métro 13/01/04 – Libération 14/01/04 – Le Figaro (Delphine Chayet) 14/01/04 – Le Quotidien du Médecin 14/01/04 – Le Monde (Sandrine Blanchard) 14/01/04