L’Association française contre les myopathies (AFM) a organisé, du 26 au 30 mai, un congrès dédié aux maladies musculaires, baptisé Myologie 2008. Plusieurs présentations ont ainsi été consacrées aux recherches de thérapie cellulaire pour réparer le muscle cardiaque après un infarctus.
Une dizaine d’essais de thérapie cellulaire ont déjà eu lieu dans ce domaine avec différents types de cellules souches. Les essais d’injection de cellules souches issues de la moelle osseuse ont montré un bénéfice clinique, avec une amélioration des performances du ventricule gauche, responsable de l’insuffisance cardiaque. Patricia Lemarchand (Institut du thorax, Nantes), a toutefois précisé que "les cellules injectées ne sont pas véritablement converties en cardiomyocytes".
Bernd Fleischmann, de l’université de Bonn, a expliqué, de son côté, que les cellules souches embryonnaires évoluaient, elles, en cardiomyocytes. Il existe cependant un risque de tumeur si l’on utilise des cellules indifférenciées. Pour éviter cela, Bernd Fleischmann a expliqué qu’il utilisait des cardiomyocytes dérivés de cellules souches embryonnaires purifiées.
En France, l’équipe de Michel Pucéat (Inserm UMR 861/I-Stem, ZAFM Evry) et de Philippe Mesnasché a recours à des cellules progénitrices, étape intermédiaire dans la différenciation des cellules souches embryonnaires en cardiomyocytes. L’équipe de Michel Pucéat a annoncé avoir identifié la protéine (appelée BMP2) responsable de la différenciation d’une cellule souche embryonnaire en cellule cardiaque. Cette découverte devrait permettre de contrôler la direction vers lesquelles se différencient des cellules souches embryonnaires.
Le Monde (Paul Benkimoun) 31/05/08