La mise en place à Sciences Po en 2010 d’un enseignement obligatoire sur les études du genre, les manuels scolaires de SVT qui depuis la rentrée 2011 abordent “l’identité sexuelle sous le prisme du genre“, la visite, en septembre 2012 par Najat Vallaud-Belkacem, ministre du Droit des femmes, et Dominique Bertinotti, d’une crèche “qui ne fait pas la différence entre fillettes et garçonnets au nom du combat contre les ‘clichés’ “, posent la question de savoir si le “gender” ne serait pas “en train de gagner la société française“.
Il faut alors, dans ce cadre, redéfinir certains éléments en effectuant une distinction entre les “gender studies” et la théorie du genre. Ainsi, “les ‘gender studies’ se penchent sur les fonctions de l’homme et de la femme dans la société en raison de leur différence sexuelle et les situations d’inégalité qui en découlent“. La théorie du genre, soutenue par la philosophe féministe américaine Judith Butler, établit quant à elle “une distinction entre l’identité sexuelle biologique, et l’orientation sexuelle qui résulte d’une construction sociale et de choix personnels“. De fait, dans la théorie du genre, “homme et femmes se définiraient comme tels après en avoir décidé et en fonction de leurs pratiques“.
Aujourd’hui, une grande partie des opposants au texte du mariage pour tous “dénoncent un basculement des études de genre vers la théorie, voire l’idéologie du genre“. Autrement dit, poursuit le journaliste, “un passage de l’étude des stéréotypes à un dogme sur l’orientation sexuelle“. A ce titre, le député UMP Xavier Breton, animateur de l’Entente parlementaire pour la famille, précise: “Ce n’est pas la lutte contre les discriminations qui nous pose question, mais la négation de l’altérité sexuelle“. Il souligne ainsi “la disparition des termes sexués ‘père’ et ‘mère’ au profit de celui, neutre, de ‘parent’ “. Pour Xavier Breton et Virginie Duby-Muller, “il faut établir un véritable état des lieux de la pénétration de cette théorie dans l’ensemble de notre pays […]. Les conséquences qu’elle implique représentent un tel bouleversement de notre contrat social que les Français sont en droit d’être informés“.
Le Figaro (Agnès Leclair) 18/02/13 – Valeurs actuelles 21/02/13