Au printemps dernier, la société d’agro-biotechnologie Monsanto a déposé auprès des autorités américaines et canadiennes une demande d’homologation pour un blé transgénique résistant à un désherbant. C’est la première fois qu’une telle demande est initialisée pour cette céréale qui n’a toujours pas connu de révolution transgénique.Or la profession vient de demander à Monsanto de retirer sa demande. C’est le début d’un nouveau bras de fer autour des OGM.
Contrairement aux affrontements autour du du colza, du soja ou du maïs, Monsanto peut assurer que son blé transgénique ne présente ni résistance à un antibiotique, ni risque majeur de dissémination. Mais son avenir semble compromis par les réticences des professionnels qui estiment que “les priorités auxquelles peuvent aider les biotechnologies, c’est la résistance aux maladies, à la sécheresse, au froid et aux changements climatiques”.
Notons, que le blé de Monsanto est breveté et qu’il empêche l’agriculteur de réserver une partie de sa récolte pour la saison suivante, l’obligeant à racheter un nouveau stock. Or les producteurs de blé replantent leur semence. Comment dans ce cas, Monsanto fera t-il respecter son brevet sur le blé ? D’autres blés OGM sont actuellement à l’étude dans des laboratoires du monde entier.
Libération (Corinne Bensimon) 15/09/03