La Chine autorise un blé génétiquement édité

Publié le 21 Mai, 2024

La Chine a délivré une approbation « exceptionnellement rapide » à une édition du génome du blé, « dans le cadre des efforts déployés par le pays pour stimuler la production alimentaire ». L’annonce a été faite par le ministère de l’Agriculture le 8 mai. L’autorisation couvre l’ensemble de la Chine et est valable jusqu’en mai 2029, date à laquelle elle devra être renouvelée.

Un blé résistant

Cette modification du génome, qui confère au blé une résistance à une infection fongique courante, appelée oïdium, et qui peut être appliquée à différentes variétés, est le fruit du travail de scientifiques de l’Académie chinoise des sciences et de la société de biotechnologie Qi Biodesign, basée à Suzhou. « Maintenant que cette modification a été approuvée par le ministère, nous pouvons l’appliquer à de nombreuses variétés de blé cultivées dans toute la Chine et voir comment elle se comporte dans les différentes variétés », indique Kevin Zhao, cofondateur de Qi Biodesign.

En modifiant « quatre sites différents dans le blé », les scientifiques ont obtenu une résistance à la maladie tout en maintenant la croissance et les rendements de la plante, « même lorsqu’elle est cultivée en plein champ ».

Vers une application commerciale

Forts de l’approbation du Gouvernement, les scientifiques travaillent à mettre en place des partenariats avec des entreprises possédant les variétés de blé « les plus utiles sur le plan commercial ». Cette édition pourrait être ajoutée à d’autres cultures vulnérables à l’oïdium, telles que les fraises, les tomates et les concombres.

En outre, l’entreprise cherche désormais à faire approuver la modification dans d’autres pays.

L’adoption de cultures génétiquement modifiées dans le monde entier se heurte à « une certaine résistance » en raison de préoccupations liées à la sécurité, notamment aux Philippines. Ainsi, le mois dernier, un tribunal philippin a annulé un permis accordé en 2021 pour le riz doré, une variété de riz modifiée pour contenir un précurseur de la vitamine A à l’aide d’ADN de jonquilles et de bactéries. Le tribunal a justifié sa décision par « l’absence de consensus scientifique sur son innocuité » (cf. NTG : les experts de l’Anses recommandent une évaluation « au cas par cas »).

Un soja génétiquement édité

Des chercheurs chinois ont par ailleurs mis au point de nouvelles lignées de soja en utilisant l’édition génétique, afin d’accroître le rendement et la teneur en protéines de cette culture.

Le soja est la première source mondiale de protéines végétales pour l’alimentation humaine et animale, et la deuxième source d’huile végétale. Cependant, la Chine, qui en est un grand consommateur, dépend fortement des importations.

Des essais en plein champ menés sur trois ans ont montré que les lignées mises au point atteignaient des rendements 10 à 20 % plus élevés et produisaient légèrement plus de protéines qu’une variété chinoise répandue, la Hua Chun-6, tout en conservant leur teneur en huile.

 

Sources : South China Morning Post, Victoria Bela (12/05/2024) ; China Daily, Li Wenfang (14/05/2024)

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