Des études le montraient déjà, les risques de la survenue d’un cancer dans les dix années qui suivent la transplantation d’un organe sont accrus [1]d’environ 20%. Et parmi les transplantés, ceux qui ont reçu une greffe du cœur sont les plus à risque (risque 4 à 5 fois supérieur à celui observé après une transplantation rénale, par exemple).
Une nouvelle étude[2], portant sur 17 587 adultes primo transplantés du cœur, a montré que dans les 5 années suivant la transplantation, le risque de survenue d’une tumeur maligne chez le patient est de 10,7% : cancer de la peau (7,0%), tumeur solide non cutanée (4,0%) et processus lymphoprolifératifs (0,9 %). Ces tumeurs malignes réduisent significativement la durée de vie des patients et sont de plus en plus fréquentes : entre 2006 et 2011, leur incidence était de 12,4%, contre 10 % entre 2000 et 2005.
« Plus de 10 % des patients adultes qui bénéficient d’une transplantation cardiaque vont développer [un cancer] entre la 1ère et la 5e année suivant l’intervention une affection maligne qui va grever la survie », conclut le Dr Robert Haïat. Insistant notamment sur l’augmentation plus importante des cancers cutanés, et il propose d’envisager un meilleur dépistage chez ces patients.
[1] Ces risques seraient notamment attribués aux immunodépresseurs, ces médicaments administrés à la suite d’une greffe pour que le corps du receveur ne rejette pas le nouvel organe « étranger ». Les immunodépresseurs contribuent non seulement à une hausse des risques de cancer, mais aussi leur plus grande gravité.
[2] Youn J-C et coll. : Temporal Trends of De Novo Malignancy Development After Heart Transplantation. J Am Coll Cardiol., 2018; 71: 40–9.
Journal International de Médecine (15/02/2018)