« Une véritable écologie devrait se soucier tout autant de la dégradation de nos normes éthiques que de celle de notre environnement » déclare Jean-Frédéric Poisson, docteur en philosophie et spécialiste des questions de bioéthiques, dans les colonnes de Valeurs Actuelles, à propos de l’extension de la PMA “à toutes”. Il énumère « les dérives d’une telle mesure » : « la légalisation de la conception d’orphelins de père », « la négation de l’altérité, l’absence d’un référent masculin dans la construction de la personnalité de l’enfant », et « l’impossibilité de s’inscrire dans une filiation ». Mais aussi la « marchandisation des produits du corps humain » au travers d’une rupture attendue du principe de gratuité des dons de gamètes. Le détournement de la médecine de son objectif thérapeutique, avec le risque de voir des couples hétérosexuels fertiles recourir à l’AMP pour sélectionner un bébé “comme je veux”. Et enfin, la légalisation de la GPA, car « comment croire que la PMA sera l’ultime étape du « progrès » bioéthique ?”
« Avec la PMA sans père, nous sommes aux antipodes d’une écologie respectueuse de l’homme », conclut-il. « Se profile un Homme de plus en plus manipulé, réduit à n’être qu’une « chose » soumises aux lois des désirs individuels et de la marchandisation ».
Valeurs actuelles, Jean-Frédéric Poisson (5/09/2019) – Loi bioéthique : la PMA contre l’écologie humaine