Au Japon « la mort dans la solitude se répand » : chaque année, 30 000 personnes meurent « dans l’isolement, sans que personne s’en aperçoive » dans ce pays, dont 3000 à Tokyo. « Sans famille ni proche à son chevet ou en mesure de s’inquiéter au bout de plusieurs jours ». Une augmentation de 70% par rapport à 2005, et « la tendance va s’accélérer selon les experts ». Avec le vieillissement de la population (un japonais sur trois aura plus de 65 ans en 2035) combiné à la diminution du nombre de mariages et l’augmentation des divorces, les démographes prévoient que 7,5 millions de japonais vivront seuls en 2035. La banalisation de ce phénomène a entrainé la formation de « brigades de nettoyeurs ». Un concept « choquant » pour « un triste phénomène de société », la « façon la plus inhumaine de mourir ».
Dès l’âge de 40-50 ans, un grand nombre de personnes vivent seules et recluses. « Le réseau de voisinage s’effiloche, et des gens ont tendance à préférer passer du temps seul. C’est l’une de conséquences de la croissance économique du pays. Les valeurs liées aux relations humaines sont passées au second plan. ». Toutefois des initiatives naissent pour « endiguer le phénomène » : recréer un réseau de voisinage, commencer à se dire bonjour, publication d’un mensuel pour sensibiliser sur le sujet.
La Croix, Yuta Yagishita (6/03/2017)
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