L’Assemblée nationale a adopté dans la nuit du mercredi 8 à jeudi 9 avril, en première lecture, la suppression du délai de réflexion de sept jours demandé aux femmes souhaitant avorter (Cf. Synthèse de presse du 8 avril 2015 et Gènéthique vous informe du 9 avril 2015), à 40 voix contre 22.
Sur son blog, Jean Yves Nau soulève la controverse autour de cette suppression. Il rappelle que la ministre de la Santé s’était prononcée en commission pour une réduction à deux jours du délai de réflexion, mais non sa suppression.
Il souligne que « Mme Simone Veil avait expliqué que ‘les deux entretiens sont indispensables pour faire prendre conscience à la femme de ce qu’il ne s’agit pas d’un acte normal ou banal, mais d’une décision grave qui ne peut être prise sans en avoir pesé les conséquences et qu’il convient d’éviter à tout prix’ ».
Selon Jean-Yves Nau, Marisol Touraine se réfère la loi de 1975 en oubliant le contexte dans lequel elle a été votée, quand elle affirme : « La société a évolué. La relation à l’interruption volontaire de grossesse ne s’est pas banalisée, mais elle s’est normalisée. (…) Elle [la femme enceinte] prendra d’elle-même le temps de la réflexion. J’ai rencontré des femmes, et je me suis dit : au fond, deux jours, qu’est-ce que cela change ? Une femme qui a pris sa décision n’a pas besoin de temps. »
Au député UMP Bernard Debré, qui jugeait utile le délai de réflexion pour une femme “poussée par son compagnon à avorter”, elle a répondu : “une femme qui a pris sa décision n’a pas besoin de délai, et pour une femme sous domination, ce délai ne la sortira pas de la domination”.
Blog de Jean-Yves Nau, “la banale confession de Marisol Touraine sur la suppression du délai de réflexion” (09.04.2015)