Depuis le 5 juin, le décret d’application de la loi santé autorise les sages-femmes à pratiquer l’avortement médicamenteux et à prescrire un arrêt de travail de quatre jours maximum (cf. Les sages-femmes autorisées à pratiquer l’IVG médicamenteuse : le Syndicat des Gynécologues Obstétriciens réagit !).
Le Docteur Elisabeth Paganelli, gynécologue, s’est prononcée sur la page Facebook du Syncof, syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France, en tenant des propos pleins de « mépris pour les sages-femmes, qui n’auraient notamment pas les compétences pour délivrer un arrêt de travail de quatre jours ni le renouveler ». Mais aussi envers les femmes pour qui l’IVG «se passe bien» ».
Elle déclare : « Pour avoir pratiqué en ville l’IVG médicamenteuse depuis des années dans mon cabinet, après l’IVG chirurgicale au CHU de Tours, je n’ai jamais prescrit 4 à 8 jours d’arrêt de travail pour une IVG médicale… Soit il y a une complication et la patiente a dû être vue aux urgences gynécologiques pour hémorragie – et l’arrêt de travail est prescrit pour complications. Soit tout se passe bien et on propose à la patiente de choisir le jour de l’expulsion un jour férié avec un adulte (si possible le compagnon ou une amie), ou de poser un jour de congé (cela lui évite de donner un arrêt de travail à son employeur et de craindre de devoir s’expliquer avec ses collègues) ». Elle estime qu’ « il faut que les professionnels de santé évitent les arrêts de travail injustifiés à leurs patientes ».
Le Docteur Martin Winckler, indignée, a tenu à répondre à sa consœur : « Un arrêt de travail ne peut pas être décidé a priori. C’est la femme qui sait en quoi une IVG perturbe ou non sa vie ».
Journalisme et santé publique (Jean-Yves Nau) 20/06/2016, SLATE (Daphnée Leportois) 19/06/2016