Début juin, l’Assemblée d’Irlande du Nord, Stormont, s’est prononcée contre les récentes modifications de la loi sur l’avortement imposées par Westminster alors qu’une querelle entre les différents partis nord-irlandais bloquait l’activité du Parlement (cf. Irlande du Nord : l’Assemblée irlandaise adopte une motion pour s’opposer à la loi sur l’avortement). Le vote n’a eu aucun effet sur les lois mais le parti unioniste démocrate (DUP) a déclaré qu’il enverrait un message à Westminster pour lui signifier que les lois ne seraient pas soutenues par Stormont.
La réglementation sur l’avortement était entrée en vigueur en Irlande du Nord en mars dernier. Elle rend possible l’avortement au cours des 12 premières semaines de grossesse, lorsque la grossesse présente un risque pour la santé physique ou mentale de la femme, le délai est de 24 semaines, et autorise les interruptions de grossesse jusqu’à la naissance dans les cas de handicaps graves non mortels.
Pour être validée, une dernière étape législative à Westminster devait être franchie, soutenue en début de semaine par la Chambre des Lords (cf. Malgré l’opposition de l’Irlande du Nord, la Chambre des Lords soutient le projet de libéralisation de l’IVG). Hier, les députés ont soutenu rétroactivement, le changement en place depuis le 31 mars, par 253 voix contre 177.
Pour Carla Lockhart, députée du DUP, « la volonté du peuple d’Irlande du Nord a été ignorée », « La volonté de l’Assemblée d’Irlande du Nord a été ignorée. (…) C’est sans aucun doute l’un des jours les plus sombres de l’histoire de l’Irlande du Nord ».
Toutefois, les services d’avortement actuellement sont fournis à titre provisoire, et rien n’a pour l’heure été fait pour les pérénniser.
Pour aller plus loin :
IVG en Irlande du Nord : une jeune femme trisomique en appelle aux députés
Angleterre, Pays de Galles, Irlande et Irlande du Nord : les chiffres de l’avortement
BBC (17/06/2020) – Irish news, David Young et Sopie Morris (17/06/2020)
Photo :