Le 6 mars dernier, une équipe de chercheurs japonais du CiRA (Center for IPS cells Research and Application) – Université de Kyoto – publiait un article dans Stem Cell Reports présentant “son plan pour débuter des recherches cliniques à l’horizon 2016” sur un traitement de la maladie de Parkinson au moyen de cellules IPS.
Dans leur article, les chercheurs font état d’une “nouvelle technique de séparation des cellules qui améliore considérablement l’efficacité des greffes cellulaires“. Ce projet serait le second projet au monde de recherche clinique sur l’homme au moyen de cellules IPS. Le premier, actuellement en cours au Japon, vise le traitement de la DMLA (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 22 juillet 2013).
Une des principales caractéristiques de la maladie de Parkinson est le “dérèglement du système dopaminergique”, la dopamine étant un “neurotransmetteur essentiel pour les fonctions motrices et psychiques“. Le traitement du Dr Jun Takahashi et de son équipe vise à “remplacer les cellules dopaminergiques détruites par la maladie par de nouvelles cellules pour ainsi enrayer ou juste ralentir la progression des symptômes de la maladie“. Pour cela ils reprogramment des cellules somatiques des patients en cellules IPS qu’ils différencient ensuite “en cellules neurales pour pouvoir les injecter dans le cerveau des patients“.
Pour s’assurer de la sécurité de la greffe ainsi réalisée et “prévenir les risques de développement de tumeur” les chercheurs ont “développé une méthode de séparation pour isoler ou du moins augmenter la proportion des cellules progénitrices“. Cette méthode utilise la laminine, une protéine artificiellement créée par le Pr Kiyotoshi Sekiguchi, à l’institut de recherche sur les protéines de l’université d’Osaka. Grâce à cette protéine, le nombre de cellules redifférenciées a été multiplié par 20 et les chercheurs ont pu parvenir, grâce à des marqueurs enzymatiques spécifiques, à “purifier le cocktail des diverses cellules neuronales jusqu’à obtenir 80% de cellules progénitrices dopaminergiques“.
D’après les recherches menées précédemment sur des rats ayant la maladie de Parkinson, “les greffons obtenus par cette méthode ont un meilleur taux de survie et moins de chance de déclencher des cancers“. De plus, “la quantité de cellules dopaminergiques fonctionnelles obtenue après une étape de séparation est supérieure à celle obtenue dans cette étape“.
Les préparatifs pour la recherche clinique pourront débuter courant 2015. Après un premier mois qui permettra de sélectionner des patients atteints de la maladie de Parkinson sans prédisposition héréditaires, suivra une période de 6 mois pour que les chercheurs puissent reprogrammer “des cellules somatiques prélevées sur les patients en cellules IPS” et les préparer pour les greffes. Enfin, 3 mois seront nécessaires pour “s’assurer de la sécurité des cellules avant de les transplanter chez les patients“, avant d’effectuer les premières greffes en 2016. Les patients bénéficieront d’un suivi médical d’un an pour vérifier qu’aucune tumeur ne se développe. Autonomie des patients et conditions de vie seront les principaux éléments observés par les chercheurs.
BE Japon 683 (Simon Via-Pradel) 14/03/2014 – Photo: Inserm.fr