Ian Wilmut, biologiste anglais, “père” de Dolly , 1er animal cloné, aujourd’hui âgée de 6 ans, explique pourquoi la technique du clonage est encore loin d’être fiable. “Nous demandons à l’ovule de faire une chose extraordinaire que l’évolution n’a pas prévue. Ce n’est donc pas surprenant que ça ne marche pas très bien. Et c’est même étonnant que ça puisse marcher” (…) “On commence à mieux savoir aider l’ovule à effectuer cette programmation du noyau cellulaire“.
Interrogé sur l’utilité de créer des embryons pour la recherche alors que les cellules souches adultes ont montré qu’elles pouvaient se transformer en tous types de tissus, Ian Wilmut répond : “nous ne savons pas encore quelle sera la meilleure méthode. Peut être que le clonage sera plus adapté au traitement de certaines maladies, et l’utilisation de cellules adultes à d’autres“. Il précise que “les embryons que la recherche peut utiliser n’ont que six à sept jours” et que “pour moi, c’est un potentiel humain mais certainement pas un être sensible, conscient, pas un humain dans le sens le plus important du terme” et rajoute “je serais plus mal à l’aise si l’on prélevait des cellules sur un foetus par exemple“.
Quant au clonage reproductif humain, “cela me paraît indéfendable d’essayer” explique-t-il.
Enfin, si la société s’inquiète du clonage, Ian Wilkmut estime que les applications de la génétique auront davantage d’impact sur la société. “Le clonage restera toujours limité à une petite échelle. En revanche, on voit déjà les problèmes que posent les tests génétiques“.
Le Figaro (Fabrice Nodé-Langlois) 22/07/02