Zenit revient sur la publication, il y a 40 ans, de l’encyclique Humanae Vitae par Paul VI. Dans une interview, Pierre-Olivier Arduin, directeur de la commission bioéthique du diocèse de Fréjus-Toulon, nous explique comment Humanae Vitae est à la base de toute la réflexion morale du magistère sur les enjeux éthiques.
Il rappelle qu’Humanae Vitae a été publiée au moment de mai 68 dont “la véritable révolution […] fut la dissociation de la sexualité et de la procréation”, reconnaissait il y a peu Evelyne Sullerot, féministe historique et fondatrice du planning familial en France. La pilule contraceptive a rendu “effective cette idéologie en marche”. Ce mouvement contestataire a transformé les rapports entre l’homme et la femme à de la pure corporéité et la femme fut réduite “à sa génitalité dans un assujettissement sans précédent”. Humanae Vitae dénonce le modèle subversif de sexualité comme consommation.
Humanae Vitae a été accusée de favoriser l’avortement en n’autorisant pas la contraception. Pierre-Olivier Arduin rappelle qu’aujourd’hui malgré la contraception, un enfant sur cinq est avorté. Il dénonce l’avortement comme moyen de “rattrapage contraceptif” en cas de grossesse non prévue, le moyen de finaliser un “projet contraceptif”.
Pierre-Olivier Arduin estime qu’“Humanae Vitae n’a jamais été aussi actuelle pour comprendre notre époque et porter remède à ses dérives dramatiques”. Comme Benoît XVI l’affirmait récemment, il faut que les jeunes puissent apprendre le véritable sens de l’amour et s’y préparer avec une éducation adaptée à la sexualité. Humanae Vitae fait le choix de l’amour et de la responsabilité à l’égard de la vie.
Zenit 24/06/08