Handicap : l’audition de l’OPECST sur les innovations technologiques

Publié le 8 Mar, 2022

Quatorze ans après son précédent rapport, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) a auditionné fin janvier les acteurs « sur les progrès récents des technologies au service de la prise en charge du handicap ».

Recherches en ophtalmologie

Dans le domaine de la vue, thérapies géniques et prothèses rétiniennes sont à l’étude. L’Institut de la vision à Paris a par exemple développé la prothèse Pixium, « une puce électronique avec des photorécepteurs sensibles dans l’infrarouge ». Elle permet « de restaurer une acuité visuelle proche de 1/20, soit le seuil correspondant au stade de la malvoyance ». Autre piste : l’optogénétique, qui repose « sur le code d’une protéine photosensible issue d’une algue unicellulaire ». En France, un patient a déjà reçu une injection et peut reconnaître et saisir des objets (cf. Un patient recouvre partiellement la vue grâce à l’optogénétique).

Des approches « sans contact » sonogénétiques, « via des protéines sensibles aux ultrasons », sont également testées, pour le moment chez l’animal, « afin d’interagir avec les neurones du cortex visuel ».

L’Institut de la vision développe aussi des thérapies géniques, comme la « thérapie ND4 (Lumevoq) » proposée par la start-up GenSight Biologics et pour laquelle une demande d’autorisation de mise sur le marché est en cours. Ces thérapies s’adressent à « des maladies complexes ou héréditaires (monogéniques) ».

Des exosquelettes pour restaurer la mobilité

Ludovic Saint-Bauzel, chercheur à l’Institut des systèmes intelligents et de robotique (Isir) et membre de la Fédération pour la recherche sur le handicap et l’autonomie (Fedrha), explique que, en matière d’exosquelette, la technologie a beaucoup évolué. Aujourd’hui elle peut être utilisée « grâce à des batteries, capteurs et moteurs très compacts », précise le chercheur .

« Le modèle de Wandercraft, qui tient debout et permet la locomotion, est utilisé dans 10 hôpitaux en France pour la rééducation à la marche et à la verticalité. Une série d’études cliniques est en cours pour évaluer le bénéfice. » Une deuxième version est à l’étude pour assister les patients dans leur vie quotidienne (cf. Exosquelettes : « les bénéfices médicaux restent à prouver »).

« L’industrie veut aller vers des solutions génériques, or le handicap est spécifique à chaque personne », pointe Ludovic Saint-Bauzel.

Dans le domaine des handicaps mentaux et cognitifs aussi

Pour les handicaps mentaux et cognitifs, on assiste à une « prolifération d’applications en réalité virtuelle (“serious games“) ».

Par ailleurs, un « robot compagnon » a été développé pour les personnes atteintes d’autisme. Un « interlocuteur mécanique » qui « donne des résultats en termes d’habiletés sociales en quelques semaines, là où il faut plusieurs années avec une thérapie ». Mais « le robot ne remplace pas le thérapeute », précise Sophie Sakka, maître de conférences à Centrale Nantes, « notamment pour faire en sorte que le jeune reproduise avec l’humain les effets obtenus avec le robot ».

Avec une innovation qui « va très vite », « les chercheurs plaident pour une évaluation multidimensionnelle ».

 

Source : Le Quotidien du médecin, Dr Irène Drogou (25/02/2022)

Partager cet article

Synthèses de presse

Ecosse : le NHS interrompt la prescription de bloqueurs de puberté pour les mineurs
/ Genre

Ecosse : le NHS interrompt la prescription de bloqueurs de puberté pour les mineurs

La clinique Sandyford de Glasgow a décidé d’interrompre la prescription de bloqueurs de puberté aux mineurs ...
« Soins d’accompagnement » : médecins et infirmiers opposés au changement de terminologie
/ Fin de vie

« Soins d’accompagnement » : médecins et infirmiers opposés au changement de terminologie

Infirmiers et médecins indiquent leur préoccupation « en raison des divergences avec la terminologie internationale et leurs conséquences pour la ...
Mettre le feu au matelas de son grand-père pour l’« aider à mourir » ?
/ Fin de vie

Mettre le feu au matelas de son grand-père pour l’« aider à mourir » ?

Une femme de 32 ans encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir tué son grand-père en mettant le feu ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres