L’organisation Human Rights Watch (HRW) a demandé aux gouvernements d’Albanie et du Kosovo d’ouvrir "des enquêtes indépendantes et transparentes pour aider à déterminer le sort de quelques 400 Serbes portés disparus" après la guerre qui opposait les séparatistes albanais du Kosovo au régime de Belgrade en 1999. Cette demande intervient après les révélations de l’ex-procureur du Tribunal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), Carla Del Ponte, qui affirmait que des Serbes auraient été enlevés du Kosovo en 1999 dans le cadre d’un trafic d’organes (cf. Synthèse de presse du 15/04/08).
En février 2004, des membres du TPIY et de la Mission des Nations unies au Kosovo s’étaient rendus dans une "maison jaune", lieu identifié comme l’endroit où étaient prélevés les organes. Selon Carla Del Ponte, les organes étaient "ensuite envoyés depuis l’aéroport de Tirana vers des cliniques à l’étranger pour être implantés sur des patients qui payaient".
Par ailleurs, Carla Del Ponte affirme que "des officiers et de hauts responsables de l’UCK [l’armée de libération du Kosovo opposée au régime de Belgrade] étaient informés et impliqués dans la contrebande d’organes". Du côté de Pristina, on rejette ces accusations.
Le Monde (Stéphanie Maupas) 08/05/08