Une équipe de chercheurs, située aux Pays-Bas, a publié, dans la revue Nature Communications [1], une étude sur les changements structurels se produisant dans le cerveau pendant la grossesse.
Des recherches antérieures montraient que la grossesse pouvait conduire à des « pensées brumeuses et/ou oublieuses », et avoir « un effet ravageur sur les émotions » en raison notamment de la libération d’hormones.
Dans cette étude récente, les chercheurs ont prouvé le lien entre ce « brouillard » et les changements physiques dans le cerveau. Ils ont suivi 28 femmes qui ont subi des examens IRM avant, pendant et après leur grossesse, puis 1 an après la naissance. Elles ont également fourni des échantillons d’urine pour tester les niveaux d’hormones.
En examinant les résultats, et en les comparant aux données de femmes non enceintes, les chercheurs « ont découvert des changements subtils dans l’architecture d’une partie du cerveau, une partie normalement impliquée dans la rêverie ». Celle-ci ne devient active que « lorsqu’une personne tourne sa pensée vers l’intérieur », en pensant ou en rêvant.
Pour l’instant, les facteurs à l’origine de ces changements n’ont pas été identifiés, mais il s’agirait probablement d’un effet de la libération d’hormones. Ils expliquent que ce phénomène « fait partie d’un système qui favorise les liens entre la mère et le bébé » (cf. Neurosciences : « On naît homme ou femme et on le devient »). Pour eux, cette introspection permettrait à la femme de réduire le stress et d’atténuer les souvenirs de la douleur ressentie pendant l’accouchement.
[1] Elseline Hoekzema et al, Mapping the effects of pregnancy on resting state brain activity, white matter microstructure, neural metabolite concentrations and grey matter architecture, Nature Communications (2022). DOI: 10.1038/s41467-022-33884-8
Source : Medical Xpress, Bob Yirka (23/11/2022)