Par voie de communiqué, l’Académie nationale de médecine a réagi hier à l’annonce de la première greffe d’utérus réalisée en France (cf. Première greffe d’utérus en France). Un texte bref, délivrant un message paradoxal.
L’institution rappelle son travail de 2015[1] sur les risques de ces transplantations : « risque chirurgical pour la donneuse et la receveuse, le caractère à risque de la grossesse, les risques du traitement immunosuppresseur pour la mère et l’enfant ». Pourtant, l’Académie s’était alors prononcée en faveur de la greffe d’utérus. Et « se félicite » aujourd’hui de la réussite de la première greffe d’utérus française.
Le dernier paragraphe du communiqué est lui aussi obscur : l’Académie de médecine « tient à préciser que la transplantation utérine, qui constitue néanmoins un grand espoir pour les femmes sans utérus et qui apparaît comme une alternative à la gestation pour autrui, ne sera pas une chirurgie classique avant de nombreuses années et demeure un processus expérimental ». Faut-il y voir une mise en garde contre des attentes exagérées concernant les greffes d’utérus ? Ou plutôt un positionnement en faveur de la GPA ? Sur quoi « s’interroge » donc l’Académie de médecine ? Une légalisation de GPA qui précèderait le passage de la greffe d’utérus à la chirurgie classique ?
Pour aller plus loin :
- La greffe d’utérus pose les mêmes problèmes éthiques que la GPA
- Greffe d’utérus : Un enfant à quel prix ?
- Don d’organes : opportunité ou opportunisme ?