Six ans après les travaux du scientifique Craig Venter sur la synthétisation du génome d’une bactérie, la revue Science a dévoilé ce 2 juin 2016, le contenu du « projet d’écriture du génome humain ».
Les objectifs principaux visent à fabriquer : « Un génome humain de toutes pièces » en décidant de « son écriture ». Les scientifiques favorables à ce projet envisagent « la production de lignées de cellules résistantes aux virus ou aux cancers, la création d’organes humains pour des transplantations, la production de vaccins ou encore le développement de médicaments utilisant des cellules humaines ».
Les arguments annoncés et l’utilité de ce projet sont encore discutables, pour un financement qui avoisinerait le milliard de dollars. De nombreux scientifiques, comme le Dr Laurent Alexandre, s’inquiètent des possibles dérives et des difficultés techniques : « On s’apprête donc à créer la vie chimiquement. » affirme t-il, et il insiste sur le coté expérimental, et non sans risque, de cette recherche avancée : « Cela permettra aussi de tester plein de nouveaux types de génomes, de rajouter des gènes qui n’existent pas chez l’homme… », et aussi « de fabriquer un bébé sans parents ».
On comprend alors la nécessité d’établir un cadre éthique renforcé, afin de fixer des limites claires pour empêcher toutes dérives à la réalisation de ce projet.
Enfin, le Dr Laurent Alexandre pointe du doigt la conscience professionnelle et humaine controversée des transhumanistes, et il alerte l’opinion publique. Elle ne « mesure pas l’immensité des problèmes éthiques qui s’offrent à nous pour les 25 prochaines années. Il faut un peu réfléchir avant de faire des bébés sans parents… »
Pourquoi Docteur (Marion Guérin) 06/06/2016
Alliance VITA, 03/06/2016