Trois mois après l’acquittement du Dr Nicolas Bonnemaison (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 25 juin 2014), le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) tient à rappeler sa position sur la fin de vie et plus particulièrement sur la loi Leonetti.
Ainsi, le président du CNOM, le Dr Patrick Bouet, a déclaré : “Nous soutenons résolument cette loi [Leonetti]. Il n’y a pas de raison d’en créer d’autres“.
A propos de la collégialité de la décision, le Dr P. Bouet explique qu’ “un individu ne peut décider seul de ce qui peut être fait ; il faut une discussion d’ensemble, avec la famille, le corps médical, l’équipe soignante“.
Autre sujet important, les directives anticipées [DA]. La question qui se pose ici est celle de “la validité dans le temps de DA prises alors que la personne est en bonne santé. Nous voulons attirer l’attention du législateur : l’attitude des individus peut évoluer face à la maladie“. Aussi, le CNOM ne se dit pas favorable à l’opposabilité des DA.
Deux autres sujets ont été abordés par le CNOM. L’euthanasie tout d’abord : “Nous ne franchirons jamais la ligne jaune. L’ampoule de curare n’est pas dans le contrat entre le patient et le médecin“, a-t-il déclaré. Il en est de même en néonatalogie, l’ “exception d’euthanasie” n’a pas lieu d’être.
Cependant, le CNOM ne s’est pas opposé à la “sédation profonde en phase terminale” : “Les médecins doivent pouvoir tout mettre en oeuvre pour soulager leur patient sans se soucier des effets secondaires ; ou s’inquiéter d’éventuels problèmes juridiques ou déontologiques découlant de ces effets“.
Dans le cadre de la mission sur la fin de vie, les réprésentants de l’Ordre des médecins seront auditionnés par les députés Alain Claeys et Jean Leonetti.
Le quotidien du Médecin (Coline Garré) 02/10/2014