Fin de vie : les évêques appellent à la fraternité et non à la légitimation de l’euthanasie

29 Mar, 2023

Réunis à Lourdes en assemblée plénière, les évêques du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France ont rédigé ce mardi une déclaration exprimant à nouveau leur position dans le cadre du débat sur la fin de vie. Ils réitèrent leur engagement en faveur de l’« aide active à vivre » et appellent à la fraternité.

Progresser dans l’accompagnement

« Notre société doit encore progresser dans l’accompagnement de la fin de vie et de la grande fragilité » relèvent les évêques. « Les déserts palliatifs sont encore trop nombreux, la culture palliative n’est pas assez valorisée durant les études médicales, les soins palliatifs doivent encore progresser pour les nourrissons et les enfants » soulignent-ils notamment eux aussi.

Ils se disent en revanche « impressionnés par le dévouement et la compétence des personnels soignants, malgré les difficultés humaines et économiques considérables auxquelles ils doivent aujourd’hui faire face ». Ils les soutiennent et se font écho de leur refus de l’euthanasie : « la main qui prend soin ne peut en aucun cas être celle qui donne la mort » (cf. 800.000 soignants s’opposent à l’euthanasie).

« Nous entendons la révolte, la colère, le sentiment d’injustice qui retentissent face à la souffrance et à la mort » assurent en outre les évêques. Ils sont « des appels à une plus grande fraternité [à] la recherche d’une espérance dont nous désirons témoigner ». Mais en aucun cas « une légitimation de l’euthanasie ou du suicide assisté » affirment-ils (cf. « La mort ne sera jamais la solution. La solution c’est la relation »). En cette semaine clé dans le débat sur la fin de vie, la Conférence des évêques s’oppose ainsi à une évolution de la loi et aux « modèles » d’ores et déjà votés par la Convention citoyenne (cf. La Convention citoyenne dans la dernière ligne droite).

« Le débat sur le “suicide assisté” pose aussi la question globale de notre engagement collectif pour la prévention du suicide », alertent par ailleurs les évêques.

Reconnaitre et respecter la valeur de la vie

« Nous aimons et nous croyons à la liberté » précisent les prélats. « Mais nous affirmons qu’elle ne peut se déployer que si la valeur de la vie de chacun est pleinement reconnue et respectée. C’est dans ce cadre protecteur qu’il convient de mettre en œuvre tous les chemins possibles d’aide active à vivre » ajoutent-ils (cf. Eglise catholique prend position en faveur d’une “aide active à vivre”).

Les évêques souhaitent que « le débat en cours sur la fin de vie constitue l’occasion positive d’un progrès significatif de l’accompagnement et de la prise en charge notamment de la dépendance due au grand âge dans notre pays ». Ils appellent également à « une véritable dynamique palliative, faite d’attention à chaque personne dans son unité et avec son entourage », ce qui « contribue notablement à l’humanité de notre société » rappellent-ils.

« Plus que jamais, ce qui peut unir et apaiser notre société (…) c’est la vérité de notre engagement collectif pour la fraternité » conclut le conseil permanent. Leur message sera-t-il entendu par les législateurs ?

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