Dans le quotidien La Croix, Jean-Michel Boles, codirecteur de l’espace éthique de Bretagne occidentale, chef du service de réanimation médicale et urgences médicales de l’hôpital de la Cavale-Blanche du CHU de Brest revient sur la question de l’euthanasie.
Il rappelle qu’en fin de vie, les demande des français sont les suivantes : ne pas souffrir, ne pas être soumis à une obstination inutile, ne pas être exclus des décisions médicales les concernant, ne pas être abandonnés et ne pas mourir seul. Il précise que lorsque ces demandes sont satisfaites, il n’y a plus de demandes d’euthanasie.
Or, explique-t-il, les dispositions en vigueur grâce à la loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie répondent à ces demandes.
Il s’interroge alors : "la loi est-elle bien appliquée partout et que faire si la réponse n’est pas totalement positive?". Doit-on proposer une nouvelle loi pour résoudre des situations particulières, comme les cas dramatiques de personnes handicapées qui veulent qu’on les aide à se suicider ?
Il estime que la nouvelle loi n’est pas appliquée partout et que cette situation inacceptable ne peut justifier une nouvelle loi. "Donner la mort doit rester une transgression", explique-t il. "Faire croire aux français que la seule manière de respecter le désir d’une personne qui n’en peut plus, est de lui donner la mort, est une tromperie."
Il admet que dans certaines "situations inextricables" on se résout à cette transgression mais que dans ce cas, la personne doit être jugée. "Si la situation et les raisons d’un tel geste sont entendables, alors l’une et les autres seront comprises par la justice", ajoute-t-il.
Pour conclure, il affirme "avant de prévoir une nouvelle loi, nous devons exiger que les lois existantes soient effectivement appliquées par des professionnels de santé formés à cet effet, dans des conditions adéquates pour la prise en charge de ces personnes".
La Croix 31/05/07