« Nous tous, comme citoyens et comme personnes, sommes concernés par la question si intime de la fin de vie, par la mort qui nous attend, nous ou nos proches, et par les conditions dans lesquelles elle surviendra. » Dans une tribune pour le journal La Vie, le Dr Claire Fourcade, présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) interpelle le président fraichement élu (cf. Présidentielles : Emmanuel Macron favorable à l’euthanasie). Car face à un accompagnement insuffisant, « trop de nos concitoyens pensent alors qu’il vaut mieux mourir que souffrir ou mal vivre ».
Pour le médecin, « l’amélioration de la qualité de la prise en charge [en fin de vie] doit être une priorité pour notre société tout entière ». Une amélioration qui est l’objet même des soins palliatifs, voués à « offrir à chacun des conditions de vie dignes au soir de l’existence ».
Le manque de moyens
La présidente de la SFAP déplore que seuls un tiers des patients qui en ont besoin puissent « effectivement » accéder aux soins palliatifs (cf. Cinquième plan pour les soins palliatifs : des ambitions, peu de moyens). Des « soins de vie » qui peuvent de façon précoce « améliorer la qualité de vie des personnes malades tout au long de la maladie grave en soulageant les symptômes difficiles et en proposant un accompagnement humain ».
« Pour que le manque de moyens et les conditions de la fin de vie en France ne nous contraignent pas à choisir de donner la mort, faute de mieux », le Dr Fourcade demande à Emmanuel Macron de faire des soins palliatifs une « grande cause nationale ». Loin des « revendications militantes » (cf. « On va tous mourir » ? Oui. Mais « osons-vivre » !) ou des « discours idéologiques qui ne reflètent en rien les réalités que nous vivons au quotidien » assure-t-elle.
Source : La Vie, Claire Fourcade (28/04/2022) – Photo : iStock