Faire adopter ou avorter : deux alternatives ?

Publié le 14 Déc, 2021

Lors des auditions de la Cour suprême sur l’affaire Dobbs, qui pourrait renverser la jurisprudence des Etats-Unis en matière d’avortement, le juge Amy Coney Barrett a estimé que l’adoption est une « alternative viable » face à l’avortement. Ce qui a fait réagir une sociologue.

Le débat autour de l’avortement fait rage aux Etats-Unis. Les 1er et 2 décembre 2021, la Cour suprême examinait la plainte de Lynn Fitch, Procureur Général du Mississippi qui défend la loi de l’État sur l’avortement. Le Gestational Age Act interdit l’avortement après 15 semaines de grossesse [1]. Lynn Fitch a porté plainte devant la Cour suprême des Etats-Unis, afin d’invalider son arrêt « Roe vs. Wade » qui autorise l’avortement aux Etats-Unis « tant que le foetus n’est pas “viable”, soit vers 22 à 24 semaines de grossesse ».

Au cours de l’audition, le juge Amy Coney Barrett a estimé que l’adoption était une « alternative viable » à l’avortement [2]. Ce qu’avait mis en images Alejandro Monteverde avec beaucoup de délicatesse dans le film Bella [3].

La difficulté de confier un enfant à l’adoption. Et d’avorter ?

Pour la sociologue Gretchen Sisson de l’UCSF, l’adoption est « une décision très difficile ». Elle explique constater « beaucoup de chagrin, de deuil et de traumatisme chez les femmes qui renoncent à leurs droits parentaux ». Mais ne se prononce pas sur le ressenti des femmes qui recourent à l’avortement [4].

« La plupart des femmes qui envisagent ou choisissent l’adoption ont déjà exclu ou n’ont jamais vraiment envisagé l’avortement », assure la sociologue. « C’est un projet parental qui est contrecarré, généralement par un manque de ressources financières, de soutien familial, de soutien du partenaire. » N’est-ce jamais le cas pour les femmes qui se tournent vers l’avortement ? [5]

Gretchen Sisson indique qu’aux Etats-Unis, on recense 18 000 à 20 000 adoptions chaque année. Quand 900 000 avortements y sont pratiqués. Mais Grégor Puppinck, directeur de l’ECLJ, rappelle que le nombre d’enfants confiés à l’adoption a diminué « de façon drastique » après la légalisation de l’avortement en France. Auparavant, environ 10 000 nouveau-nés étaient confiés à l’adoption chaque année. Un chiffre désormais tombé à 600 approximativement [6].

 

[1] Gènéthique, Etats-Unis : L’avortement devant la Cour suprême (18/05/2021)

[2] NPR, Sociologist says women are more likely to choose abortion over adoption (03/12/2021)

[3] Gènéthique, [Film] Bella : un autre regard sur le choix

[4] Gènéthique, La nouvelle clandestinité des femmes face à l’IVG (07/09/2017)

[5] Gènéthique, La prévention de l’avortement : garantir le droit de ne pas avorter, Grégor Puppinck (24/06/2021)

[6] Rapport d’information fait au nom de la délégation du Sénat aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes (1) sur le projet de loi n° 352 (2000-2001), adopté par l’Assemblée nationale, relatif à l’accès aux origines des personnes adoptées et pupilles de l’État, par M. Robert DEL PICCHIA, Sénateur 548 naissances à la suite d’un accouchement avec demande de secret ont été enregistrées en 2018 selon l’Observatoire national de la Protection de l’enfance, La situation des pupilles de l’Etat Enquête au 31 décembre 2018, Juin 2020, p.31

Cet article de la rédaction Gènéthique a été publié sur Aleteia sous le titre : États-Unis : un juge propose l’adoption comme alternative à l’IVG

Partager cet article

Synthèses de presse

PMA : une exposition plus fréquente à des médicaments susceptibles de causer des anomalies congénitales
/ PMA-GPA

PMA : une exposition plus fréquente à des médicaments susceptibles de causer des anomalies congénitales

Une étude révèle une raison pouvant expliquer pourquoi certaines grossesses obtenues via des techniques de PMA donnent lieu à des ...
Fin de vie : François Bayrou laisse le champ libre aux députés
/ Fin de vie

Fin de vie : François Bayrou laisse le champ libre aux députés

A l’occasion de son discours de politique générale, le Premier ministre a indiqué laisser le sujet de la fin de ...
« Nous avons tous été un embryon »
/ IVG-IMG

« Nous avons tous été un embryon »

Il y a cinquante ans, la loi Veil a dépénalisé l’avortement. Une victoire « comparable à celles de Pyrrhus » ...

 

Textes officiels

 

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres

Recevez notre lettre hebdomadaire

Recevez notre lettre hebdomadaire

Chaque semaine notre décryptage de l'actualité bioéthique et revue de presse.

Votre inscription a bien été prise en compte.