Euthanasie : la France sur les pas des Pays-Bas ?

Publié le 17 Avr, 2001

Le Pr Bernard Glorion, président du Conseil national de l’Ordre des médecins, a rappelé que l’euthanasie est contraire au code de déontologie médicale. L’article 38 du code de déontologie médicale stipule en effet que « le médecin doit accompagner le mourant jusqu’à ses derniers moments, assurer par des soins et mesure appropriés la qualité d’une vie qui prend fin, sauvegarder la dignité du malade et réconforter son entourage. Il n’a as le droit de provoquer délibérément la mort ».

 

Il convient de développer les soins palliatifs selon les principes édictés par l’article 37 : « en toutes circonstances, le médecin doit s’efforcer de soulager les souffrances de son malade, de l’assister moralement et éviter toute obstination déraisonnable dans les investigations thérapeutiques ».

 

Le Pr Glorion souligne la nécessité d’appliquer avec suffisamment de moyens la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs. Pour l’Ordre « les arguments ne manquent pas contre une législation qui conférerait au médecin l’exorbitant pouvoir de tuer : le risque d’une erreur de diagnostic sur l’incurabilité, la difficulté d’interpréter la demande du malade, les mobiles très divers qui peuvent guider la famille ».   

 

Le Journal du dimanche a publié un sondage Ifop dans lequel les français se disent à 38% favorables à une autorisation absolue de l’euthanasie, à 50% favorables à une autorisation limitée à certains cas. 10% des sondés s’opposent à toute modification de la loi.

 

Bernard Kouchner, ministre délégué à la santé, a commenté ces chiffres y voyant « une évolution formidable de notre société ». Bernard Kouchner insiste sur « l’extension nécessaire » de « l’accompagnement médical des malades vers la mort ».

 

Même si , selon lui, la majorité des problèmes de fin de vie pourraient être réglée grâce à la pratique des soins palliatifs, il faut néanmoins « aller plus loin que la législation actuelle » qui considère l’euthanasie comme un assassinat. Il annonce une prochaine journée d’étude sur ce thème au ministère de la santé. Il se déplacera fin juin aux Pays Bas pour y étudier les modalités du nouveau système. Il espère, si un consensus peut être trouvé sur cette question, proposer un amendement qui serait introduit dans le texte du projet de loi de modernisation du système de santé soumis au Parlement avant la fin de l’année.

Le Figaro 14 – 16 / 04/01 Le Monde 17/04/01 Le Quotidien du Médecin 17-19/04/01

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