Aux Etats-Unis, le National Women’s Law Center a publié un rapport sur les lois en vigueur autorisant les stérilisations forcées. Selon le rapport, « les femmes présentant une déficience intellectuelle sont plus souvent stérilisées que les femmes non handicapées ». Actuellement, 31 Etats et Washington D.C. autorisent cette pratique.
Le rapport considère une stérilisation comme forcée dès lors que la femme n’a pas été informée qu’elle allait être stérilisée, ou bien si on ne lui laisse pas le temps de peser cette décision, ou encore quand la décision est prise par un tiers. « Il s’agit d’une stérilisation forcée même si les parents ou les tuteurs pensent que c’est pour le bien de la personne handicapée », estiment les auteurs du rapport.
Des débuts ancrés dans l’eugénisme
Selon le National Women’s Law Center, les stérilisations forcées ont commencé à la fin des années 1970 et dans les années 1980, en lien avec un mouvement eugéniste, « qui a tenté d’empêcher les personnes handicapées d’avoir des enfants en partant du principe qu’elles concevraient des bébés également handicapés ».
Près de 70 000 personnes ont été stérilisées suite à la mise en place de lois eugéniques, « dont un grand nombre de personnes handicapées, pauvres et en prison ». Dans certains cas, « des juges ont même fait pression sur des personnes pour qu’elles se fassent stériliser en leur disant qu’elles écoperaient d’une peine de prison moins longue ».
Plus récemment, le rapport indique qu’entre 2006 et 2010, des médecins ont stérilisé près de 150 femmes en prison en Californie. Selon le California Women’s Law Center, ce n’est qu’en 2014 que l’Etat a interdit la stérilisation des détenues californiennes sans leur consentement.
Source : The Hill, Shirin Ali (07/02/2022)