Epidémie de Coronavirus et trafic d’organes en Chine

Publié le 6 Mar, 2020

Le 24 février dernier, un patient chinois touché par le Coronavirus, qui n’avait plus que quelques jours à vivre, a pu bénéficier d’une double greffe pulmonaire. En seulement cinq jours, un donneur « parfaitement compatible, consentant et en état de mort cérébrale » a pu être trouvé. Un délai surprenant quand on sait que partout ailleurs dans le monde, les délais sont de plusieurs années.

Ce fait coïncide avec la publication le 1er mars dernier d’un rapport de 150 pages étudiant les témoignages et soupçons de trafic d’organes en Chine, entre décembre 2018 et mai 2019, par Sir Geoffrey Nice et son équipe, pour le Tribunal de Londres.

Dans ce rapport, on trouve de nouvelles preuves que le président chinois Jiang Zemin (1993-2003) « a lui-même donné l’ordre de prélever les organes des pratiquants de Falun Gong » et que « la complicité du gouvernement chinois est évidente à chaque fois ». Le nombre de greffes a plus que doublé ces cinq dernières années, sans que le nombre de donneurs ait changé.

Si en 2015, la Chine s’est engagée, lors des accords de Pékin, à ne plus prélever d’organes sur les condamnés à mort, elle n’a pas changé pour autant ses pratiques : ils sont désormais comptabilisés parmi les « donneurs volontaires ». Le rapport estime que ces erreurs de classification sont « contradictoires » et « peu crédibles », et qu’elles ont été « encouragées par d’importants paiements en espèces ».

Le rapport apporte aussi des preuves que le gouvernement saoudien finance ce trafic et encourage ses citoyens à se rendre en Chine pour exploiter ce « stock d’organes ‘halal’ disponibles sur demande ». Selon le rapport, il s’agit de l’une des « pires atrocités commises dans le monde au cours de ce siècle ».

Pour aller plus loin :

Trafic d’organes en Chine : une enquête est demandée à l’ONU

Trafic d’organes en Chine: des scientifiques demandent le retrait de 400 études

Transplantations d’organes en Chine : bonne évolution ou trafic caché ?

Le don d’organes ne fait pas partie de la culture chinoise

La Chine prend des mesures pour encadrer le don d’organes

Mercator, Ruth Ingram (05/03/2020)

Partager cet article

Synthèses de presse

Xénotransplantation de rein de porc : une procédure combinée inédite
/ Don d'organes

Xénotransplantation de rein de porc : une procédure combinée inédite

Lisa Pisano, une américaine du New Jersey âgée de 54 ans, est devenue la seconde patiente vivante à recevoir une ...
23_experimentation_animale

Des organoïdes de cerveau humain implantés chez des rats pour étudier un traitement

Des chercheurs ont créé des « organoïdes cérébraux » humains à partir de cellules de peau d'enfants atteints du syndrome ...
Changement de sexe à l’état civil : le Parlement néerlandais en faveur du statu quo
/ Genre

Changement de sexe à l’état civil : le Parlement néerlandais en faveur du statu quo

Aux Pays-Bas, une « majorité de députés » a indiqué qu'elle ne souhaitait pas poursuivre l’examen d’une proposition qui visait ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres